Le théâtre est à l’origine de la rencontre en 2014 du groupe rennais TCHEWSKY & WOOD.

La comédienne Marina Keltchewsky et le musicien Gaël Desbois (ex-batteur de Miossec, Dominic Sonic, Laetitia Shériff, Santa Cruz et fondateur de Mobiil en 2001, Del Cielo en 2006 et Chasseur) se sont rencontrés lors d’une résidence de théâtre, à l’invitation du metteur en scène rennais Arnaud Stéphan qui souhaitait les faire travailler ensemble.

Maxime Poubanne (ex-We are Van Peebles) les a rejoints en 2017, après une rencontre avec Marina sur un projet de théâtre et après avoir flashé sur le projet TCHEWSKY & WOOD durant un concert. La collaboration s’est faite naturellement.

Marina Keltchewsky (chant, percussions), issue d’une famille de musiciens de cultures tzigane, russe et balkanique, a grandi à travers les voyages (Yougoslavie, Russie, Maroc, Argentine) et combine la passion du théâtre et de l’écriture depuis toujours.

Elle a étudié à l’école d’arts appliqués Figueroas Alcorta à Cordoba en Argentine (2004-2005), puis intègre les classes d’Hypokhâgne et Khâgne au lycée Fénelon à Paris (2005-2007), suit une licence de lettres modernes à Paris III-Sorbonne (2008), participe à un stage à l’académie d’art dramatique de Minsk (Biélorussie), suit les cours de Daniel Berlioux au Conservatoire Erik Satie à Paris (2008-2009) avant d’intégrer le Théâtre National de Bretagne sous la direction de Stanislas Nordey (2009-2012).

Gaël Desbois (batterie, claviers) quant à lui, apporte depuis 2005 sa collaboration musicale à diverses compagnies de théâtre et de danse. Il a réalisé et enregistré des musiques pour des films courts et des documentaires. Depuis 2011, il collabore avec Nathalie Burel sur le projet Megabel, une écriture sonore singulière issue de rencontres avec des individus, populations et de communautés diverses. Il travaille également avec la chanteuse Julie Seiller au sein de Josef.

TCHEWSKY & WOOD a enregistré son premier EP 5 titres ‘’Chapter One’’ en août 2017 au studio Cocoon de Vern-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine), après une rencontre ‘’coup de foudre’’ avec le producteur/mixeur Etienne Caylou (Eddy de Pretto, Clara Luciani, Juliette Armanet, Mustang, Christine And The Queens, …).

Après plusieurs concerts dans des bars-concerts rennais, TCHEWSKY & WOOD a assuré la première partie des divins Marquis de Sade le 16 septembre 2017 au Liberté devant 3000 personnes, sur la proposition de Jean-Louis Brossard (co-fondateur des Transmusicales). Et de quelle manière !

Sur scène, les morceaux cold-wave/post-punk aux accents électroniques et technoïdes sont rythmés par les percussions tribales et le chant direct et abrupt de Marina. Véritable passionata, habitée, elle déclame, scande, appelle à l’insurrection, monte sur les barricades, brandissant l’étendard de causes à défendre. Avec elle c’est sûr, on partirait au combat.

Transe, incantations et cris de ralliement se superposent au rythme des percussions façon tambours du Bronx.

Le son est minimaliste et hypnotique, à la Grauzone ou Suicide.

La pulsation et la voix grave, captivante et charismatique de Marina nous emportent dès les premières mesures de ‘’Lion (in a soviet zoo)’’ pour ne plus nous lâcher. Un morceau ascendant qui plante le décor.

‘’Amazon’’ démarre murmurant sur un son techno et se clôt dans une incantation étrange, inquiétante, qui met mal à l’aise, mais d’une telle force.

Le synthétique ‘’Love, She Said’’, qui relate l’étrange histoire d’une femme retrouvée sur le bord d’une autoroute, nous emporte avec son refrain entêtant et groovy à souhait.

Sur ‘’Nié Platchtyé’’, malgré nos notions balbutiantes de russe, on perçoit vite le fait de ne pas se trouver dans une soirée entre amoureux au restaurant Svetlana avec des sons lénifiants de folklore moscovite en fond ; ici, c’est plutôt ‘’cauchemar en cuisine’’, le feu dans le quartier, l’embrasement du pogrom, la dévastation, l’émeute, l’urgence. ‘’Dehors tout le monde’’, j’ai des envies de soulèvement et de rébellion, d’enfiler le bonnet rouge ou la chapka en peau de yack et de brandir l’étendard. Un morceau qui ferait se lever une armée de Nénètses et dégeler le pergélisol !

Avec le rouge-gorge final – ‘’Robin Redbreast’’ –, on retrouve enfin l’apaisement et la lumière… ‘’I was a candle/Now I’m light’’… L’interprétation de Marina demeure magistrale, époustouflante et théâtrale. Un final flamboyant.

La pochette et le livret ont été désignés par le jeune cousin de Marina, Alexander Orlov. Des éléments qui s’imbriquent les uns dans les autres (travaillés à partir de photos argentiques prises par Marina), hétérogènes de prime abord mais formant au final une esthétique constructiviste qui est celle qui parle au duo.

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TCHEWSKY & WOOD nous a séduit et ce ‘’Chapter One’’ est un coup de cœur !

A quand le chapitre deux et l’encyclopédie en dix volumes ?

 

Alechinsky.

 

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