Il est un moment non mesurable et non quantifiable. Celui où le rock critic se dit : « hey, oh, ça, là, cette musique… mais j’aime ! ». Je vous confie que ce moment est précieux et un peu magique. Thanks Euterpe (aka Muse de la Musique), cela m’arrive plusieurs fois par an.
Pour Sheraf, tout a commencé par avoir l’œil attiré par la pochette ! Une mosaïque de photos bien choisies, parfaitement équilibrée, aux couleurs accordées et multiples. Indéfinissable sensation d’équilibre et de bon goût.
Un bon début !
L’écoute attentive des 12 titres de l’album se révèle conforme à la pochette : variété, classe naturelle et fort bonne facture.
Ce qui frappe : une voix fine et sensible, qui a donc vibré sur la bonne fréquence et en harmonie avec ma petite âme de rock critic.
Retenue, pudeur, émotion et élégance suintent de cette musique. Le sentiment ténu de découvrir un artiste qui fait mouche et dont on sera fier de dire « je connais ça, les amis, vous voulez écouter ? ».
J’ai l’impression d’avoir ouvert une boîte pleine de crayons de couleurs haut de gamme et de vouloir tous les essayer.
Une impeccable série de chansons électro-pop soignées dont mes favorites : Blue Eyed Boy (poignante), Make Most of It (superbe), Another Track (un peu plus rock, entraînant), Farfishop (brillante)…
J’y note une utilisation poussée des synthétiseurs et de leurs grandes possibilités : voilà qui m’enchante. Un côté : « allons-y, les boutons et les options c’est fait pour être utilisé ! ». Le tout avec pertinence et discernement.
Je lis que Sheraf vient du Havre, ville qui a produit des perles rares (Little Bob, les Roadrunners et le précieux label Closer Records…). On ajoutera de facto Sheraf dans la liste des trésors à découvrir tout là-bas, face à l’Atlantique.
Il est un moment où le rock critic aime un disque. Avec « The Third Coming » de Sheraf, pour moi, cela a été immédiat, en espérant que vous connaîtrez le même sort.
Jérôme «green eyed boy » V.