Lawrence se réveille dans les draps chauds laissés par Sacha partie travailler.
Il est à Berlin, à Paris, à New York.
Il regarde, les yeux mi-clos, l’activité du dehors. Une heure: 8h, 10h, 15h.
Il y en aura d’autres.
Il regarde en arrière et il se couche sur le sol. Un mois: de Juin, Juillet, août.
Il y en aura d’autres.
Il regarde l’alentour embué et il respire fort. Une année: 2014, 2015, 2016.
Il y en aura d’autres.
Le vent coule sur ses traductions et ses nombreux écrits laissés à l’abandon.
Seul Mister Adequin a laissé son temps dans un journal littéraire du quartier de Brooklyn.
Sacha est morte aujourd’hui. C’était hier? Sacha est morte, un point c’est sûr, un poids c’est tout; un monde s’écroule.
Son absence est sa présence.
La disparition de Sacha par Mikhaël Hers; La marque du féminin par Perec.
L’errance de Lawrence; de Zoé, la petite soeur agitée; d’Alice dans les villes de Wenders.
Le silence des images, des personnages; Le bruit et la fureur de Faulkner.
Sacha est morte hier. C’était l’an dernier ? Sacha est morte, un point c’est sûr, un poids c’est tout; un monde s’écroule.
Dans la boîte noire: l’urbanisme; les façades, les espaces; se répondent dans les différents quartiers du monde.
La musique en échos parcourt les rues; sur les briques, les toits et les parcs. Mac chante à son Brother Thomas et June des itinéraires au hasard des rencontres ; des vides grenier, des halls d’hôtel, des salles de concert; deux trois bières décapsulées avant d’aller se coucher la trentaine tout juste sonnée.
Les sourires se retrouvent. Les fossettes de Zoé liées à Lawrence par la mort dans l’âme annoncée et les larmes n’y sont plus. Le cœur sec et serré, les yeux gonflés de remords de ne plus souffrir, de ne plus rien ressasser.
Sacha est morte l’an dernier. C’était il y a deux ans ? Sacha est morte, un point c’est sûr, un poids c’est tout; un monde s’écroule.
Le monde roule…
Mikhaël Hers pose l’absence, épouse la douceur dans Ce sentiment de l’été, son second long métrage.
Augustin.
