Cet article est le numéro 3 sur 5 du dossier Route du Rock 2019

J2 au Fort. Où on passe de la délicatesse mélancolique au punk par un détour électro. En avant toute !

Et au milieu des nageurs, un homard. Imaginez un peu la scène : milieu d’après-midi ce vendredi 16 août, quelques dizaines de courageux profitent de la piscine d’eau de mer sur la plage de Bon Secours à Saint Malo sous un ciel qui semble hésiter entre la bonne humeur et la pluie grincheuse quand surgit un SuperHomard… Ce n’est pas l’entame d’un roman SF des années 50 mais pourtant ce qui s’est vraiment passé. Le groupe SuperHomard a régalé festivaliers et simples curieux de sa pop électronique sixties chic et soyeuse. On reprendrait bien une pince, mais il faut filer au Fort.

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Début de soirée tout en sensibilité avec Foxwarren et son univers qui projette un folk à la mélancolie lumineuse sur les remparts. Quelques gouttes s’invitent à la fête mais pas de quoi dissuader les passionnés venus franchir le mur des émotions avec White Fence. Après des premières notes délicates, le groupe emmené par Tim Presley dévoile un rock inspiré intense ouvrant de multiples portes, du folk à la cold wave. Élégance et densité, chez White Fence, la guitare se porte haute.

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Si la noirceur du rock de White Fence nous allait si bien, à 20h35 pétantes, embarquement immédiat vers l’orient avec Altin Gün. A leurs pieds, les K-Way et autre ponchos des festivaliers dessinent un joli patchwork qui amuse la chanteuse : « Vous avez l’air si coloré vus d’ici ». A l’image de leur musique dont les rythmes ensoleillés contrastent avec la météo malouine. Altin Gün a réussi à remettre au goût du jour une fusion du rock occidental et des sonorités classiques turques. Ils enchaînent titres plus anciens et le plus récent et électro Leyla. Le plaisir du groupe à jouer est communicatif. « Are you ready to do the dance ? » La basse ondulante, les percussions orientales et le luth traditionnel sont d’une efficacité incroyable. Et immanquablement on danse.

Quand le Fort de Saint Père prend des airs de Byzance, même les photographes exceptionnellement autorisés à rester devant la scène durant la totalité du concert dansent dans une communion totale entre le groupe et le public. « You crazy people! Great thank you! »

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La pluie essore nos commentaires mais notre enthousiasme est inoxydable. La foule massée devant la Scène du Fort attend Hot Chip. Un décompte façon robot puis arrivent sur scène les membres du groupe en blouses blanches et sombrero. Alexis Taylor et Joe Goddard nous laisseraient-ils accéder à leur labo géant, là où la science des bidouillages électro génère des titres imparables ? S’en suit un enchaînement jouissif de leurs titres euphoriques, scénographie pastel électrique assortie. Ils nous offrent Hungy Child, un des titres de leur nouvel album. La machine à danser est lancée.

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Question lavage essorage, les malouins sont coutumiers des déferlantes. Ils ne sont pas surpris par celles de Crows. Attention, guitares saturées percées par la voix du chanteur James Cox à l’horizon. Mouillés ? Sous l’œil d’un fidèle médor en carton pâte, le groupe londonien attaque à tombeau ouvert. Bain de foule du chanteur dès le 2e morceau. Le temps de remonter sur scène : « Ça va ? » Et de répondre pour nous : « Ça va bien. » Nous voilà rassurés. C’est reparti. Des guitares qu’on peine à qualifier : rageuses ? Fait. Furieuses ? Fait. Nerveuses ? Fait. Débridées ? Pas assez fort. Ok ne sait plus quel superlatif employer pour qualifier l’énergie débordante du groupe post-punk. Chanteur possédé, guitare basse batterie reverb et distorsion, ne serait-on pas au paradis ? En tout cas les corbeaux ici sont bien des oiseaux de bonheur.

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Ça râlait et ça riait en coin devant le remplacement de Beirut (forfait pour cause de laryngite) par 2 Many DJ’s. Mais les deux frangins Dewaele connaissent leurs classiques et attaquent avec les Stooges mettant tout le monde d’accord. Leurs mixes pointus accrochent et le Fort devient rapidement une boîte de nuit géante pour amateurs de rock. Classe.

Veyrenotes et Wunderbear

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