Mirapolis, je me souviens très bien de cet énorme parc d’attractions qui a connu une vie brève (1987-1991) et qu’on voyait de loin sur l’autoroute menant vers le Nord, dominé par une tête géante de Gargantua !

Gargantua Mirapolis

C’est le nom que Rone a donné à son album qui sort le 3 novembre 2017 et cela m’emplit de nostalgie. Pensez-donc : un temps où Mickey et Oncle Pique-sous ne dominaient pas ce type de loisirs, même si Astérix a fait mieux que résister…

Dans l’avalanche de ce que je reçois, tente d’écouter et arrive à apprécier, certains sortent du lot en un éclair et c’est le cas de la musique de Rone.

Rone Mirapolis-Album2017-MichelGondry

En toute franchise, je suis fan et son album « Creatures » figure fort haut dans mon estime et mes classements. Le nouvel opus est de facto et encore une fois un petit chef-d’œuvre de musique électronique et sensible. 12 plages alternant instrumentaux planants ou majestueux et chansons en mode « featuring » (Saul Williams le poète slameur américain, Baxter Dury que l’on aime beaucoup, Noga Erez égérie électro, ou Kazu Makino, chanteuse et multi instrumentiste du groupe new-yorkais Blonde Redhead).

Ce qui fait la différence entre Rone et beaucoup d’autres est précisément que ses compositions sont de type « grower », i.e. qui grandissent dans votre estime et votre mémoire sensorielle. Subtiles mélodies, touches impressionnistes, petits bruits et grands accords, il compose de véritables peintures sonores, fortes et oniriques. Un aveu : je l’avais écouté sur mon PC (piètre ampleur !) puis bien fort sur mon autoradio (plus généreux !) et j’ai été emporté pour de bon par le charme de ce parc d’attractions sonores.

Inspiré, inspirant : Rone au visage vif, éternellement jeune, avec ses lunettes rondes est bien un lutin mutin, un esprit frappeur qui s’enroule dans les machines et les fait chanter, une sorte de feu follet qui dompte les potions auditives enivrantes et nous les distille avec une extraordinaire habileté.

RONE

Oui, je ne peux écouter, apprécier et chroniquer qu’une infime partie de ce que m’envoient les agences PR de tout poil… mais de temps à autre, ce type de perle me pousse irrésistiblement et me rappelle le pourquoi de tout ceci.

C’est beau l’album Mirapolis de Rone : prenez votre ticket, entrez dans ce wonderland tout proche, tout brillant et laissez-vous porter.

Jérôme « happy today » V.

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