Saluons l’arrivée prochaine (en juin, à suivre donc) d’un nouvel album de Rodolphe Burger, intitulé Environs (sur son label, Dernière Bande).
Joie de lui parler en appel vidéo sur What’s App, et il est dans sa vallée de Sainte-Marie Aux Mines, dans son studio personnel. Il fait beau, l’herbe est verte et son regard pétille. Je ne suis pas objectif, car je suis fan depuis Kat Onoma, toujours séduit par le style, les chansons et le gentilhomme musicien. Artiste précieux, ami d’autres artistes formidables tel Alain Bashung ou encore Christophe qui nous a quitté trop vite et trop tôt. Et c’est justement une reprise de La Chambre où l’on entend Christophe qui clôt l’album : les deux hommes ont joliment collaboré et joué ensemble… comme à l’occasion d’une belle soirée dans le cadre des Banlieues Bleues il y a un an. Et c’était lors d’un hommage à Rachid Taha, autre oiseau de nuit cher à notre cœur qui s’est évanoui dans le ciel en nous laissant les yeux humides.
Mais l’heure est la nouveauté, soyons positifs et la passion avec laquelle Rodolphe Burger nous parle de cet album est solide, lumineuse. Il s’est senti libre, inspiré et chaque chanson a son histoire spécifique, son chemin connu de lui et de ses amis. Avec le titre de l’album Environs, il suffit d’inverser deux lettres et vous obtenez… enivrons.
Album riche et varié, personnel et fin, qui sera lancé en juin car le virus chinois rebat toutes les cartes, fait fondre les vinyles et congèle les releases.
Des chansons à fort parfum, avec un son travaillé (la guitare ample, les rythmes rimshot et félins, un décor souvent étrange mais pas étranger). Des featurings pertinents comme celui de Bertrand Belin (entente et cohésion parfaites, notamment pour Danses Anglaises, morceau précieux, hors du temps). Des paroles subtiles qu’il convient de bien écouter (Bleu Bac cavalcade dans les mots et Valse-Hésitation est un exercice de style que ne renierait pas un Bartleby enclin aux expressions floues et aux points de suspension). Des lieder de Schubert, du rocksteady pince-sans-rire (un Ba Ba Boum Time métallique et réjouissant, on se voit danser au ralenti), du Can, une reprise de Fuzzy et de l’allemand murmuré, susurré, articulé.
Le savant cocktail mijoté à Sainte-Marie aux Mines est enivrant et envirant.
Sans autre forme de délai, je recommande l’écoute dès qu’il sortira de cet album et en attendant guettez les apparitions soignées et touchantes de cet homme sur Internet : nous tombons d’accord pour dire que nous sommes submergés de chansonnettes et de « live » un peu légers pour cause de confinement.
Rodolphe Burger quant à lui ne distille pas de mauvaise cuvée, jamais. Entouré d’amis, il forge sa musique sincère et pleine d’échos grandioses. Voyageur et poète, rocker et conteur, il est admirable en tout point.
Commencez par déguster Bleu Bac, dont le clip a été réalisé par un autre fidèle ami, Fred Poulet.
Dans la vallée, en ville, dans un futur plus ou moins lointain nous le reverrons et ce sera vraiment bien.
Jérôme «Poulpe polyglotte » V.