Abandonner l’autotune et la daube aux ignorants, laisser les non-connaisseurs de côté, mais donner à entendre du « grand cru » musical, essayer de partager la qualité, la beauté de certaines chansons et morceaux qui nous vont droit à l’âme… l’amateur de rock et de blues ne lâchera rien en 2023.

Quand l’anthropocène aura bien démarré, les hommes saisiront à nouveau leur guitare, leur harmonica et le blues résonnera entre les ruines ?

Ha ha pas encore la fin du monde, mais on s’en rapproche, donc carpe diem en évitant les hit-parades moisis !

En 2022, notre album #1 fut Blood Harmony de Larkin Poe. Love maxi.

Que nous réserve cette nouvelle année ?

Parmi les nombreuses perles reçues dans nos filets, voilà la modeste (mais admirative et sincère) revue de six very good goodies parus ou à venir !

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Nico Wayne Toussaint : pureté sonore

Son album Burning Light, c’est 100% tradition, 100% bio pour le blues. Citons le sans détour et tout est limpide «… enregistré en 3 jours un album solo « Burning Light » composé de 13 titres originaux, dans l’esprit des mentors qui m’habitent : John Lee Hooker, Lightning Hopkins et les guitares lancinantes et saturées du Mississippi… »

Les yeux fermés, recommandé.

(sortie le 27 janvier)

Delayne : tout en puissance

Le blues maori déboule avec force par les cordes vocales de Delayne.

Avec la puissante assistance du grand Grant Haua, elle nous offre 10 titres (dont des duos) forts et électriques dont un bel hommage à Billie Holiday.

Album Karu : empli de variations vocales pleines de soul et enveloppantes comme dans Please, duo qui s’envole dans les nuages des accords magiques, avec le chanteur des Supersoul Brothers.

C’est beau, c’est chaud. Laissez-vous faire.

(sortie le 3 février)

The Supersoul Brothers, en concert dans votre salon, mettez le volume sur 11 

Dixiefrog est décidément une maison de disques qui contribuent au BNB (Bonheur National Brut) de cette planète qui en a bien besoin.

Pau ? Ces chevaliers de la musique bleue en sont issus et démontrent la puissance béarnaise en concert…

Boum, une formation complète avec cuivres, cordes, orgue, voix éraillée, chœurs : un style indémodable pour nous autres, tatoués à l’intérieur par la musique du Diable…

Là, vous avez du live et une série de titres qui arrachent, aussi bien de leur composition que des reprises (Taj Mahal, Syl Johnson) et une surprise de taille avec un final « Heroes » (Bowie).

Qu’ajouter de plus ?

Ne manquez pas The Supersoul Brothers dans votre ville !

(sortie le 17 février)

Bai Kamara & The Voodoo Sniffers : docteur Feel Good

On avait adoré Bai Kamara avec son opus Salone et eu la chance de l’interviewer !

Le voici de retour avec sa douce voix et son « feeling » premium et l’album Traveling Medecine Man.

La démonstration que le Blues vient d’Afrique (Sierra Leone pour notre homme) et que l’Afrique nourrit le Blues. Pas une faute de goût dans ce disque, à commencer par le style vestimentaire de prince de notre homme.

Cet article n’est que magnificence et classe, CQFD : Bai Kamara c’est un gentleman musicien talentueux que l’on souhaite tous avoir comme ami.

(sortie le 3 mars)

Eric Bibb : la cerise et le gâteau

50 ans de carrière pour ce grand artiste, et là un album « milestone » à surtout ne pas rater. « Ridin’ », inspiré d’un tableau culte d’Eastman Johnson (A Ride For Liberty, des esclaves qui s’enfuient… à cheval) nous comble en mode multi styles et tous maîtrisés -gospel, folk, rock, blues, funky-.

Quand on a Taj Mahal himself en featuring dans un morceau (Blues Funky Like Dat), c’est bien que l’en se situe en haut du classement !

Beaucoup d’émotions traversent Ridin’. D’instinct l’amateur de ce style reconnaîtra qu’un gros truc se passe sur sn lecteur de CD ou mp3 et ne se trompera pas.

(sortie le 24 mars)

Ana Popovic : le pouvoir de guérison

On en reparlera, mais l’album Power de la talentueuse, belle et remarquable Ana Popovic arrive au printemps.

Tout juste soignée d’un cancer du sein (ouf), sortie de cette **** période Covid qui a tout plombé dans le monde, elle revient fort avec ce qu’elle sait si bien faire : rock, soul, blues et magistrales parties de guitares.

Hâte de vous détailler cela, mais vous êtes déjà prévenus !

(sortie le 5 mai)

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Concluons en répétant notre amour inconditionnel pour ces musiques, artistes authentiques et doués qui perpétuent une grande tradition humaniste et culturelle, dont la profondeur est sans commune mesure avec ce qui se vend par camions entiers.

Moins de marketing, plus de vérité, que voulez-vous, cela plaît beaucoup moins et surtout rapporte assez peu de dividendes.

Tout comme les grands crus se boivent entre initiés au détriment des sodas sucrés, la musique authentique est partagée par un pourcentage réduit de citoyens éclairés.

La différence avec les grands crus est que les disques dont nous parlons sont accessibles à tous, au même prix que les daubes produites au kilomètre, encore faut-il faire l’effort de chercher un peu !

Mais ceci est une autre histoire…

Jérôme « blues brother » V.

 

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