Le voici, le voilà, le live-report psychédélique du Levitation à Angers, lors du weekend des 16 et 17 septembre 2016.
L’écrasante performance des Thee Oh Sees
17h30, Songazine pénètre à l’intérieur du temple Le Quai. Tous les styles de rock psychédélique vont sévir pendant ces deux jours de Levitation.
Quand on entre pour la première fois dans cette salle, nous avons l’impression d’être dans une sorte de cathédrale culturelle. Avant le premier concert on se promène dans ce lieu. On parcourt un long couloir qui nous mène au patio. Un endroit ouvert où l’on profite entre deux concerts pour se retrouver, boire un verre et même apercevoir les musiciens qui viennent se balader entre les badauds.
Bref, place à la musique ! Le premier concert est joué par un groupe d’Angers dans la deuxième salle (T 400) : Sheraf. Quatre gars bardés d’un blouson en jean avec leur logo dans le dos. Il y a du monde pour l’ouverture est c’est tant mieux pour Sheraf qui nous joue un garage rock psychédélique allumé, déjanté, brut de pomme et spontané. Pendant que Stw (guitare), Nerlov (batterie) et Chris (basse) se déchaînent sur leurs instruments, Tucker le chanteur reste calme, concentré, stoïque et de sa voix caverneuse presque mystique nous amène dans leur monde écorché.
On veut prendre des tickets pour boire, mais GROS problème. Le festival n’a pas pensé à tout ce monde qui viendrait voir les concerts. Du coup, une énorme queue devant l’unique banque à tickets nous décourage. Tant pis, on va se débrouiller.
19h20 à la T 400, nous partons au Chili avec le groupe La Hell Gang qui vient jouer son rock psychédélique teinté d’influence blues. Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas un dangereux gang de motards, mais plus de talentueux rockeurs qui, par leur musique, plongent le public dans de grandes échappées sauvages et chamaniques. Pour eux le vintage est sacré et cela se ressent, nos trois chicos (KB Cabala, Sarwin, Nes) viennent tous droit des années 60-70 âge d’or du genre.
Interlude, interview. Nous ratons le rock’n’roll storm des Yak. Selon les dires de plusieurs spectateurs, ils ont fait grande sensation au près du public et ce fut un joyeux foutoir.
Après avoir trouvé le moyen de se procurer des tickets, nous partons en direction de Sonic Boom. L’ancien chanteur et leader des Spacemen 3, Peter Kember assisté du guitariste Jason Gavin Holt, fait sombrer le public dans une léthargie psychédélique au son du shoegazing au limite de l’expérimental où notre homme excelle depuis 1982.
Arrive le moment que les trois quarts de la foule attendaient le plus : le concert des Thee Oh Sees. Déjà du monde devant les barrières dans la grande salle du forum. John Dwyer et sa bande se préparent, règlent, s’échauffent avant de lâcher leurs décibels.
La vache ! Quel délire ! Pour leur dernier concert en France, ils ont joué comme des diables et c’était grandiose. La synchronisation parfaite des deux batteurs est un spectacle dans un autre. Le public était déchaîné, d’énormes pogos se sont formés aux sons des anciennes musiques, mais aussi des nouvelles d’A Weird Exits. John Dwyer, tel un chef d’orchestre, surveillait ses musiciens pour voir si aucun pépin n’était à déclarer. D’ailleurs, notre homme était comme un dingue sur scène, une véritable frénésie. Ils ont même forcé sur leur temps d’apparition, pour jouer deux morceaux en plus.
Le Levitation s’est pris une véritable volée rock. Le dernier groupe Föllakzoid portait un énorme poids de jouer en dernier ; face à un public qui en ressortait épuisé mais tout aussi charmé de Thee Oh Sees.
Rock psychédélique et Taishōgoto
Deuxième jour au Levitation, cette fois-ci, les organisateurs ont résolu le problème de la vente des tickets. Une deuxième banque est placée dans le patio. Ouf ! On va pouvoir en profiter aisément. Nous commençons notre série de concerts avec Rats On Rafts, une sympathique découverte d’un groupe de Rotterdam jouant avec énergie un post-punk survolté et passionné.
Interlude interview. Nous arrivons juste à temps pour voir les Sunflower Bean. Notre trio préféré de post-punk aux accents parfois « Black Sabbath » était présent sur la grande scène. Ce qui a frappé les yeux de Songazine est qu’ils ont gagné en maturité et en confiance. La première fois que nous les avions vus (Pop Up du Label), ils étaient encore timides. Ici, ils ont pris de l’assurance et se permettent plus d’étirer dans des soli leurs morceaux. Magique.
On retourne en T 400 pour apercevoir Tau. Un duo venu de Berlin pour nous jouer un rock psychédélique dans une sorte de transe chamanique héritée des Amérindiens du grand Ouest.
Ensuite, c’est au tour d’Alex Maas de venir jouer. Après des petits problèmes de rallonge électrique, la musique peut commencer. Accompagné d’un batteur, de Peter Kember, notre homme des Black Angels joue une sorte d’americana-folk psychédélique charmant le public par ce son épuré mais tout aussi hypnotique. Il alterne entre guitare, basse et un instrument qui, aux premiers abords, ressemble à une pedal steel. Que nenni, Songazine apprendra plus tard que c’est un instrument japonais nommé Taishōgoto. Il procure un son très aigu dont Alex Maas ne se prive pas d’être en transe à chaque fois qu’il l’utilise.
On termine notre voyage psychédélique par les Dead Meadow qui avec leur blues-rock psychédélique aux accents stoner achèvent le public du Levitation déjà bien rempli de bons souvenirs rock…
Thomas Monot
Bonus lien :
playlist Songazine