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Une première journée Inouï(e)s
C’est sous un soleil radieux que j’ai découvert le festival hier (une conspiration pour que je revienne l’année prochaine, sûrement). Baskets aux pieds, casquette, sac-à-dos, j’étais prête à arpenter les rues de Bourges pour faire le plein de découvertes et de souvenirs auditifs, jusqu’à ce que je me rende compte que Bourges c’est pas si petit, et que je ne pourrai pas voir les 30 groupes de ma liste. Oui, en festival, il faut faire des choix, et DAMN IT! Au Printemps, c’est dur : quelle sélection !
La journée d’hier s’est axée sur les Inouïs, le tremplin du festival qu’on ne présente plus. Et quelle bonne idée, j’ai fait de très belles découvertes.
Les Inouïs Hip-hop d’abord
Parfait, c’est ça que j’aime. Une scène très diversifiée dans les styles, et de qualité, dont je retiendrai Eden Dillinger, pour un rap plutôt trap, un flow précis et une présence imposante. Ses textes sont incisifs, voir tranchants. À l’image du RK1 (requin) dont il arbore avec fierté le surnom.
Ensuite vient le tour de Di#se (à prononcer dièse). Il nous a offert il y a trois jours un clip canon pour le titre « Burn-out ». Di#se fait partie de ces bêtes de scène du hip-hop sur lesquelles on a les yeux rivés parce qu’on sait qu’ils vont aller loin. Un show au top, avec la batterie et cette manière de vider ses lyrics comme-ci ça sortait de ses tripes. Embrasement total. Bravo Di#se !
Zed Yun Pavarotti, dont je n’arrête pas d’entendre parler en ce moment, – ce discret prodige -, en déroute plus d’un à chaque sortie tant par son cloud rap mélancolique, parfois sombre et son attitude sur scène très en retrait du genre « je vous pose ça là les gars, et bon, vous en faîtes ce que vous voulez ». Déroutant, intrigant, mais trèèès bon. À écouter absolument.
Une belle session Inouïs !
Du coté de la grande scène Séraucourt
J’ai pu assister au concert de Météo Mirage, entre pop et poésie, une jolie invitation à voyager, avec une belle maîtrise des mots. Un style qui nous rappelle les électriques Feu!Chatterton.
Ensuite, Enchantée Julia nous fait remonter le temps avec un R’n’B digne des années 90-2000 comme on n’en fait plus. Et ça réveille des souvenirs d’ex- collégienne. À découvrir absolument tellement c’est rafraîchissant.
S’en suit à nouveau un peu de hip-hop avec Duno. Des textes terriblement bien écrits, guitare en bandouillière qui, quand elle sonne, leur donne une dimension plus rock, plus intense, plus profond.
Une autre jolie découverte de la sphère. rap féminine : Illustre. Une demoiselle qui porte ses c * * * si j’ose dire, qui revendique son hip-hop, sa singularité, avec un flow de qualité. Elle me rappelle un peu la Diam’s de ma jeunesse, tant dans l’écriture soignée de ses textes que dans l’envie de s’affranchir des règles autour d’elle, de casser les codes et de s’imposer dans un genre trop souvent masculin. Illustre est mon coup de cœur de cette soirée, et son EP « Les mains bleues » est déjà dans ma playlist.
3ème Round : Les Inouïs Rock
C’était transpirant au 22, hier soir, tant le rock énervé de cette sélection a fait grimper le baromètre. The Slow Sliders nous a ravi d’un rock presque pop et rétro, pour une ambiance limite psyché sortie tout droit des seventies.
Puis Run Sofa pour un style plus alternatif entre rock et hip-hop, dans un univers rappelant les indétrônables RATM ou Tame Impala.
Pour finir cette journée, I Hate You Please Die (oui ce nom est génial) propose un bon punk-rock garage, comme ça fait longtemps que je n’en ai pas entendu. Pendant une demi- heure, le groupe m’a donné envie de brandir un drapeau avec un gros « A » et ressortir mon vieux + shirt « Fuck the system ». Et j’ai bien l’impression que c’est exactement ce genre de sensations que le quatuor cherche à nous envoyer de plein fouet : faire sortir le punk qui est en nous !
Une première journée riche en nouveautés, qui donne un coup de jeune !
Vivement la suite, on va rentrer avec dix ans de moins.
Meuhl, dealeuse de flow rebelle