Big Up à Verycords, merci de me permettre d’écouter le dernier album (Ennemis, sortie le 1er octobre) d’un groupe français fort et fier qu’on ne présente plus : No One Is Innocent.

30 ans d’une carrière riche et électrique, voici leur 10ème album. Vous voulez déjà savoir ? Alors, voilà c’est une réussite de A à Z. D’où le plaisir d’en parler dans Songazine.

Joe Strummer serait fier d’eux, rarement le qualificatif de Combat Rock n’aura été aussi pertinent. A la fin de l’écoute, vous vous dites : OK, zéro faute, 220 volts, 1000 ampères.

[Courte interview début septembre : Kemar et Poppy, que je joins via Zoom (étant coincé à la maison), sont be let bien alertes, présents, concernés et nous parlons de tous les sujets qui les animent, en évoquant les 11 titres de cet album. Ils sont en journée de promotion au Hellfest Corner, aaargh j’aurais aimé boire un verre avec eux !]

Ils ne lâchent rien, tout en partant des compos musicales qui amènent les paroles fortes et engagées. Le pouvoir abusif, les dérives de nos démocraties, la soumission aux forces de la désinformation ne rognent pas leur appel à la Résistance tous azimuts (allusion claire au Bérurier Noir en chantant « la Résistance emmerde la haine nationale » dans Dobermann).

Au passage, bravo pour le soin dans les paroles dans la langue de Jean Moulin et Saint-Exupéry : elles sonnent juste. Art fort difficile, quand on sait que l’anglais est plus aisé, en mode Rage Against The Machine. Ici pas de banalités, d’autotune et de banalités à l’eau tiède…

Face aux répressions de toute nature, à la politique blitzkrieg et à la déroute ceux qui « s’abandonnent » aux réseaux sociaux -ce Big Brother protéiforme-, No One Is Innocent fait entendre ses guitares tranchantes et sa voix puissante. Cohérence et pertinence, ce groupe fait honneur à notre hexagone, catégorie décibels à fort cerveau et cœur d’acier. Et ça dure, donc depuis 3 décennies soniques…

L’album est une vraie bonne claque ! Production impeccable, énergie palpable, il mérite une écoute attentive (et à fort volume, hey !). Soigné et brûlant dans chaque intro, chaque riff, chaque enchaînement, on peut dire « chapeau » sans modération. De la belle ouvrage.

On ressent leur énergie et leur impatience de rejouer sur acène ! D’ailleurs (c’est énorme pour les fans !) ils démarrent une tournée intitulée LE GROS 4 : eux + Mass Hysteria + Ultra Vomit + Tagada Jones, vous voyez le plateau de C4 en live ?

Preuve de leur inventivité et volonté d’être au top : un clip « waouh » pour Forces Du Désordre (lancé sur le Net, le 9 septembre, à 18h ). Aidés par des fans, ils mettent la barre très haut dans ce petit film dystopique, numérique, terrifiant.

Nous sommes des centaines et des milliers clament-ils tout de go, comme les Sidilarsen (que nous aimons aussi beaucoup).

Une belle surprise (d’un groupe qui ne déçoit jamais) que cet album Ennemis, bien tourné, bien forgé et qui sonne très juste dans notre époque (plutôt) troublée. Soyons positifs : il nous reste encore des choix, des espaces de liberté et du côté des musiques amplifiées, No One Is Innocent fait partie des alternatives sans colorant ! Sans modération ils jouent, sans modération achetez l’album.

Jérôme « killing in the name of » V.

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