Des duos de Blues, on en rencontre souvent à Songazine : Left Lane Cruiser, Seasick Steve et son batteur, Madisen Ward & The Mama Bear… Cette fois-ci  on se tourne vers une nouvelle forme. Nous allons voir deux gars français qui allient la musique électronique et le blues.  Ce sont les No Money Kids et leur album: I Don’t Trust You.

Felix Kazablanca et JM Pelatan sont à l’origine de cette paire d’artistes. L’un est chanteur-guitariste, l’autre bassiste-sampleur-arrangeur. Ils nous concoctent un premier opus excellent en cette fin octobre. Une nouvelle révélation pour Songazine. Quand on entend le mot « electro-blues », on pense : un son chargé d’effets. Au contraire si nous mettons l’oreille assez près de la mélodie, la guitare reste intacte et on apprécie ce son vintage.  On ressent du « crade », de la noirceur, du brut, bref un millésime dans ce style. Le côté électronique apporte une touche plus fraîche, moderne et sensuelle. Il vous prend bien aux tripes.

no money kids B

Coup de cœur pour Bullsh*t qui rappelle, au niveau du rythme, un ZZ Top, cru Eliminator (1983). On appréciera le côté intime de War. I Don’t Trust You est un slow loufoque, donnant une touche légère à l’album. On se laisse envoûter par le diable dans Rather Be The Devil. Les moments de guitare de Félix sont jouissifs sur ce morceau. Elle couine et c’est juste un délice dans les oreilles. Les 6 minutes 39, sont un véritable voyage dans les limbes du monde sous terre. L’Enfer, ce n’est pas si mal. Man vous tient en haleine par la rigueur somptueuse de son rythme. Les clips de B*tch et de Man en noir & blanc rajoutent à la mélodie une beauté fatale. Garbage, la dernière, est une ballade mélancolique. Elle annonce la fin de cette aventure musicale mouvementée.  L’univers tourne autour de la misère sociale, d’hommes ou femmes qui galèrent dans leurs vies. Ils les font parler à travers leurs douze morceaux.

No Money Kids nous offre un album exquis mêlant le vintage, c’est-à-dire le côté blues-rock et le moderne avec l’arrangement électronique. On le savoure du début à la fin. Ils seront à la Clef le 13 novembre ainsi qu’au Divan du Monde le 26 du même mois. Le Blues n’est pas mort, il évolue avec son temps au plaisir de nos oreilles.

Thomas Monot

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