Nathaniel Rateliff

Les arrondissements du nord de Paris sont devenus une véritable fourmilière. Artistes, professionnels de la musique, journalistes, badauds, se croisent et s’entrecroisent au festival MaMA, jusqu’à vendredi. L’occasion pour le chroniqueur de Songazine de rencontrer des artistes et d’assister à des concerts. Le premier à se présenter est Nathaniel Rateliff -sans ses Night Sweats-

Pour vous lecteur, l’article qui suit sera un « deux en un ». L’interview et le live-report.

Nathaniel Rateliff Avant de se mettre à la soul, il était chanteur folk (In Memory of Loss, 2010). Le chroniqueur lui a demandé ce que possède la soul de plus que la folk music : « Ce genre de musique est une parmi tant d’autres aux Etats-Unis. Elle n’est pas vraiment à part. Elle dérive d’un certain côté de la folk américaine. Il existe une multitude de combinaisons par rapport à ta situation géographique. Elles sont toutes différentes et s’imprègnent du lieu, se mélangent avec la musique traditionnelle. Pour aller à l’essentiel tu as la Northern, Southern, et la Western. » Nathaniel poursuit sur celle qu’il a choisi :  » Pour moi, je pense, enfin j’essaye de me rapprocher le plus possible de la Southern soul. Elle est très énergique, plus country, avec un côté blues et gospel. »

Dans ses influences musicales, nous trouvons The Band.

Grand fan, il a comparé sa chanson S.O.B à Shape I’m In : « J’adore ce groupe. Ils ont de bonnes références au niveau musique. Ce que j’apprécie surtout chez eux ? Ils font de la soul imprégnée de country de Nashville. Ma préférée reste King’s Harvest (1969, The Band). Après je peux te citer aussi, Otis Reading et Sam & Dave, avec en particularité Hold on, I’m Comin’ et Soul Man.  »

The Bang Masters de Van Morrison est l’un des albums qui l’ont influencé dans l’écriture de ces chansons : « C’est vrai que c’est un de mes albums favoris. C’est son côté plus jazz, plus soul que j’apprécie. »

Otis Redding, Sam & Dave, Booker T & The MG’s, Isaac Hayes sont parmi les plus célèbres résidents de Stax Records. Nathaniel a rejoint cette équipe : « Je suis très honoré de rejoindre cette grande famille soul. Self Titled est en quelque sorte, un album hommage à ces grandes figures du label.

Cependant, il n’a pas été enregistré sur place mais dans l’Oregon, avec Richard Swift au Studio National Freedom ».

Certes il aime les chansons de The Band et Cie, mais qu’en est-il de ses propres créations ? « I’ve Be Failling est ma favorite. Elle est particulière des autres, car elle est la seule à avoir été enregistrée à ma maison. Ce qui donne un charme plus intime au titre. »

Herman, petite bourgade dans le Missouri, c’est ici que naquit et vécut Nathaniel. Le chroniqueur lui a demandé, bien sûr, quelles sont les spécialités autres que l’Orzak Pudding : « Historiquement parlant, c’est un Etat où tu trouvais de la bonne musique de jazz et de blues. Pour ma part, j’ai déménagé à Denver dans le Colorado. La musique est complètement différente et j’apprécie beaucoup plus ce qui s’y joue. »

Notre chanteur poursuit : « En artistes, ce que je peux te conseiller d’écouter et inconnus en France. Il y a lui… » Il écrit sur le carnet de note, « Reverend Deadeye. C’est un gars du Colorado, c’est assez crade, sombre, mais c’est du bon blues. Je peux te citer celle qui m’accompagne en tournée Caroline Rose, elle est très talentueuse ».

Sur ces mots, le chroniqueur lui parle de cette question qu’il pose aux artistes américains. Il réagit sur un nom : « Tu connais Madisen Ward and The Mama Bear, je les aime bien, ils sont adorables. J’avais joué avec eux, ils viennent du Kansas je crois ». Effectivement oui…

Son of a bitch, Give me a drink, One more night…

Sans transition, le chroniqueur enchaîne dans un pub irlandais près du Moulin-Rouge. Le Backstage By The Mill. C’est ici que Nathaniel Rateliff Nathaniel Rateliff et sa clique ont rendez-vous avec le public ce mercredi soir. Le monde se masse devant la scène, prend une bière au bar, papote. Place aux musiciens. Une petite introduction musicale chauffe la foule. Elle prépare l’arrivée du maestro. Nathaniel arrive, prend sa Fender Telecaster et joue les premiers accords. I Need Never Get Old ouvre le bal. Sept morceaux étaient au programme. Le chroniqueur retient la torride Shake, avec son improvisation solo blues du chanteur. Wasted Time était sublime. Malgré l’effervescence des musiciens le public était un peu timide. Ils attendaient tous le bouquet final. Shake se termine, Nathaniel pose sa guitare, et tape dans ses mains en chantant le « Oh ooh, oh ohoh ». La foule a compris que c’était le S.O.B. Elle se réveille aux premières notes de ce titre. Une version longue, bien nerveuse et dansante. Une pause puis ça redémarre en trombe par le refrain :

Son of a bitch, Give me a drink, One more night…

Un final en apothéose.

Thomas Monot

 

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