Je vous préviens immédiatement : si vous n’aimez pas la cold wave, Taxigirl au début, la boîte à rythmes, les ambiances glacées et les séquenceurs raides comme un pendu… passez votre chemin.
Bien sûr, être né en 1961, aduler Joy Division et tout ce qui fait frissonner dans le genre… cela fait dresser l’oreille de recevoir de la musique d’un label qui se nomme Unknown Pleasures Records. Right on.
On ne se refera pas : c’est gravé dans le cœur, tatoué sur l’âme, mélangé au sang. Cette musique assez désespérée et toujours élégante dans la sombre tristesse, jouée par des gens de fait souvent drôles et fréquemment cultivés nous fera frémir et sourire à jamais et en stéréo.
Omelette norvégienne parfum frozen tatapoum au goût persistant de nostalgie (toujours préférable à la variétoche apparemment joyeuse mais profondément décevante, ô combien souvent).
Ce préambule mancunien étant posé, voici pour vous un article laudatif sur l’album de La Main (l’heure de salir).
Chant en français plutôt monocorde et gelé, tirades lancinantes : on adore. Paroles noires et répétées : on signe. Rythmiques au cordeau, sans erreur : on approuve. Notes mélancoliques, accords pénétrants, nappes en pleurs : on jubile. Des sons qui évoquent les Juno 106 et les Jupiter des 80’s avec un peu de DX7 pour couronner le tout : on acquiesce.
Plus c’est noir, plus on aime et là c’est du Soulages !
Image terrifiante en guise d’artwork, qui met bien mal à l’aise : ne pas tomber dans la séduction facile.
En synthèse ascétique conclusive : réussite totale dans le genre. Entendu et approuvé sans sourciller. On en veut encore.
Avoir eu 20 ans en 1981, ça aide mais pour qui a le même âge en 2017, voilà une option hors des sentiers battus à considérer en matière de goût (de bon goût, on est bien d’accord).
Merci Unknown Pleasures Records, merci La Main.
Jérôme « sur un écran géant, mes yeux se ferment » V.