Joie.
Retrouver une belle salle de concert, pas de pass sanitaire, les masques au placard et être un grand paquet de gens ensemble qui vibrent pour de la musique puissante : ce fut l’immense plaisir commun d’un Trianon, Paris plein comme un œuf en mode complet pour le concert des Larkin Poe.
Les deux sœurs Lovell sont visiblement heureuses et émues de refaire des concerts devant des salles chauffées à blanc et qui les aiment : Rebecca parle entre les morceaux et trouve les mots justes. Megan est plus effacée mais sa slide guitar relaie ses sentiments et son art sensible.
Pas de doute, pas d’erreur Larkin Poe envoie du lourd et du beau dans le registre Blues, Rock, Southern Rock, leurs morceaux comme des reprises de classiques. (Trouble In Mind, John The Revelator, le Come on in my kitchen de Son House avec Tyler Bryant en guest, l’heureux mari de Rebecca NDLR).
Elles sont virtuoses, belles, lumineuses et elles jouent formidablement bien. Le ton est donné de la première à la dernière note que nous entendrons. Il s’agit de la musique qu’on aime tant, celle qui fonde la culture nord-américaine et ses racines. Le son est précis et chaleureux, quel bonheur. Rebecca le dit : ces chansons sont ancrées en nous et chaque fois qu’elles sont jouées elles sont plus lourdes de sens et d’histoire.
Un set d’1h40 rodé et puissant, chaud et amical qui fait tant de bien. J’avoue que j’étais un peu secoué en me disant « p*** mais quelle chance de revoir ça ! ». J’ai plusieurs fois fait demi-tour et regardé le public qui chantait, tapait des mains, dont les yeux brillaient si fort. Les applaudissements post Covid ont un petit quelque chose de plus, un goût un peu plus marqué, un écho plus long dans nos oreilles ré-enchantées.
Dans cette superbe salle à l’acoustique haut de gamme les femmes sont libres, les jeunes et les vieux se côtoient, pas de guerre, nous mangeons et buvons si bien, nous pouvons rentrer chez nous après le set sans avoir peur et demain nous irons travailler et … vous pourrez lire ce live report. Le rock critic n’est pas arrêté, il écrit ce qu’il veut, comme il l’entend sur Larkin Poe : 2 femmes qui jouent très bien du blues, du rock et ont la flamme de le partager. I like it.
What else ?
Jérôme « not yet as mad as a hatter » V.