Et voilà, le 27 août 2024 a fait frissonner le monde musical, avec l’annonce de la reformation d’Oasis, comme un retour aux sources de la Britpop – un doux mélange de Lennon et du post-punk.
Quelques jours plus tard, c’est parti pour la guerre des places ! Après une bataille acharnée, me voilà avec 8 places pour des concerts à Edimbourg, ce qui est un réel prétexte pour partir quelques jours en vacances, avec ma famille (très Rock !).
Les jours puis les mois défilent, et presque un an après, ma famille est réunie pour cet évènement, sur le sol British qui plus est ! Quoi de mieux que d’aller voir un British band sur son sol ? Même s’ils sont Mancuniens et que nous sommes à Edimbourg, la ferveur est clairement là ! La ville bouillonne dès le matin même du concert, une vraie effervescence. Hop, on enfile un t-shirt du groupe (pas de bob pour moi) et c’est l’heure de s’approcher du stade Murrayfield (normalement réservé au rugby). La bonne ambiance y règne : non rares sont les fans (habillés de la tête aux pieds avec la marque aux 3 bandes et le logo du groupe juxtaposé) avec un pack de bières sous le bras, avant de rejoindre les (nombreux) stands/bars dans l’enceinte du stade.
Comme amuse-bouche, nous avons eu le droit au groupe britpop Cast, avec leurs titres « Walkaway », « Flying » ou « Sandstorm » par exemples. Une découverte pour moi (malgré une qualité sonore discutable – merci les stades…), mais à priori pas pour les locaux puisque beaucoup chantonnaient les paroles !
Il est temps de recharger les batteries avec quelques bières/GinTonic (en canettes, oui c’est une institution là-bas) pour la suite (vu le monde aux bars il vaut mieux anticiper !).
Et quoi de mieux que Richard Ashcroft – le chanteur de The Verve ! – en guise de (vraie) première partie ? Une vraie sensation qui sait chauffer le public (déjà bien chaud pour toutes les raisons évoquées), notamment avec ses tubes « Sonnet », « Lucky Man » et bien sûr « Bitter Sweet Symphony » ! L’unisson est déjà là : chœur d’environ 65 000 personnes et de nombreuses bières au bout des bras dirigés vers le ciel. Un retour dans le passé assuré, non sans émotions !
Puis un break, dans une attente plus qu’électrique…
Arrive 20h15 avec sur les écrans géants : « This is not a drill », le souffle un peu court, on guette toutes les arrivées de scène, on est prêt !
Ils arrivent, main dans main (bien orchestré) et c’est parti pour 2h de concert Rock, avec une setlist on ne peut mieux : un presque best of de leur 2 premiers albums (les 2 meilleurs !). On commence très bien pour se mettre dans l’ambiance avec « Hello » : ça saute, ça crie, ça chante ! Leur setlist est très bien construite entre moments forts et moments plus calmes. Puis arrivent des compositions très efficaces – « Some Might Say » – et le fameux « Cigarettes & Alcohol », où tout le public se met dos à la scène, jump avec ses voisins bras dessus-dessous : signe ultime de la grande famille Oasis et de l’énergie qu’elle peut avoir. Un moment spécial !
Les tubes s’enchainent et arrive « Supersonic », leur premier Hit, hymne au gin Tonic, bien présent dans le stade. Moment plutôt rigolo sur « Little by Little » où on aperçoit une pancarte Lidl, petit jeu de mot avec la chanson (#humourBritish). Puis c’est au tour de Noel de prendre le lead vocal pour quelques chansons – alors que son frère s’éclipse en backstage. Ma chanson préférée du groupe « Whatever », tant attendu, est peut-être la déception musicale de la soirée : pas de vrais violons sur scène (alors que Liam en avait ramenés pour son concert à Londres à l’O2 arena en juin 2024 auquel j’avais assisté), tempo plus rapide, une tonalité différente… Avant le rappel, ils envoient du Rock avec « Live Forever » et « Rock ‘n’ Roll Star », nos voix sont bien en place sur celle de Liam, de quoi nous préparer pour ce qui allait arriver pour le rappel.
Le groupe qui accompagne les 2 frères fait clairement le job pendant tout le concert : aucun faux pas, très carré, respectant le cahier des charges – rien à redire – du bon niveau.
Le jeu de scène reste minimaliste, comme toujours, avec un Liam chantant par-dessous son micro et une Noel concentré sur sa guitare (parfois on se demande s’il ne rêve pas un peu) et observant le public de temps à autres. Peu de symbiose sur scène, entre tous les musiciens et entre les 2 frères, mais on a l’habitude. Liam ne se prive pas d’envoyer de pics (comme il sait le faire), à tous ceux qui peuvent s’en prendre à eux ou à leurs fans (le maire d’Edimbourg traitant les fans d’Oasis de « turbulents » et « d’ivrognes » … oubliant combien ils rapporteront à l’économie locale grâce à ces 3 concerts).
Le jeu de lumière et d’écran est très correct : effets visuels, zooms sur les musiciens, sur le public, tout est là pour bien profiter du show. La qualité du son quant à elle, est un peu mieux que les premières parties, mais reste tout de même limitée étant donné l’enceinte qui accueille le concert.
Le public, pour moi, est LA star de la soirée. C’était tout l’enjeu d’aller sur le sol British (comme l’an passé à l’O2 Arena) pour retrouver cette ferveur, cette unité, cette décontraction plus que perceptible dans le public british. Quand on observe le public de tout âge – globalement entre 20 (ils n’étaient même pas nés pendant le prime d’Oasis !) et 70 ans – cela confirme bien que la Pop/Rock est ancrée dans la culture britannique ! Plus de doute, Oasis a une réelle communauté de fans depuis plus 30 ans ! L’ambiance c’est le public qui l’assure sur chacune des chansons : paroles connues par cœur et chantées haut les cœurs ; aucune hésitation quand il faut jumper ; jets de bière très amicaux ; danses dans la fosse !
Enfin, les voilà de retour pour le rappel. Nous n’étions pas prêts pour ce défilé d’émotions qui allait arriver, tant les Hits mastodontes allaient s’enchainer : « The Masterplan » chantée par Noel, comme une transition avant le bouquet final : « Don’t Look Back In Anger » et « Wonderwall ». Pas de doute on est bien sur les 2 plus gros tubes d’Oasis : téléphones sorties (soit pour filmer, soit pour mettre le flash sur Wonderwall), 65 000 personnes à l’unisson pour chanter les paroles de A à Z pour ces 2 tubes. C’est le moment où chacun se raccroche à ses souvenirs personnels liés à ces chansons : émotions garanties ! Quels frissons d’avoir un chœur aussi grand et aussi sincère : on se sent un peu comme à la maison, comme si chaque spectateur était finalement un ami de longue date tellement ces chansons nous lient. Et pour finir, comme ils ont l’habitude, Oasis termine par leur fabuleuse « Champagne Supernova » qui se terminera par des feux d’artifice, point d’orgue d’une soirée millimétrée sur scène et pleine de sincérité et de convivialité dans le stade.
In fine, nous y sommes allés en famille, et nous nous sommes aperçus qu’elle était finalement bien plus grande pendant cet instant inoubliable !
Oasis Concert Setlist at Scottish Gas Murrayfield Stadium, Edinburgh on August 8, 2025 | setlist.fm
Edouard S