Fuck the hell yeah ! s’écrient les soudards des premiers rangs quand Robert le Magnifique, Duc de Normandie lève son écusson frappé du symbole du chat en deux couleurs. L’air est électrique : la bataille va faire rage non loin de Jérusalem Ouest, sous un soleil de plomb. Les nobles musiciens de sa troupe se mettent à charger, vêtus de leurs armures étincelantes. Ça va chauffer !
Nous sommes en 3034 et les preux chevaliers Electro sont en Terre Sainte pour combattre les infidèles, les gueux des armées Hip Haupe, les félons Air And Bê. Pleins de foi en leur succès, ils sont venus d’Alençon, de Rouen et même de Falaise.
Sur la colline d’en face deux régiments commandés par Maître Glims, le sarrasin baron de Mauvê Gou, ainsi qu’une troupe de spadassins sous les ordres de Boubo le tatoué. Les frondes du blême Mort Paquaurat et de Kenchichirac sont armées de mp3.2 empoisonnés. Les archers fourbes de Ze Voisse ont juré allégeance à l’obèse Gradèle et la vizirette Plouanne est prête à déverser de la daube pour tuer un maximum de nos fantassins. Tous les ennemis sont dopés et ils n’hésitent pas à utiliser l’autotune (pourtant interdit par la convention de Memphis, Tennessee).
Mais Robert le Magnifique a prévu de lancer l’attaque en 12 tracks successives. C’est ce qu’il faut, Ventre Saint-Gris pour mettre à bas ces vils hérétiques de la farandole, ces troubadours aigres ! Les beats agissent. En face, ils seront désarçonnés par les contretemps, les coups de caisse claire très marqués et les séquenceurs qui tirent les notes en rafale. Le nom sacré de Roland est gravé sur leurs instruments.
A la logorrhée des opposants, il a choisi d’opposer des plages instrumentales, des bips de synthétiseurs (certaines façon flipper XX ème siècle) et même des nappes d’accords ajustés, voire des chœurs célestes. Carnage et envie de danser sur le corps des trucidés !
Le résultat est là, alors que le crépuscule nimbe le champ d’honneur d’un rose tendre : c’est une belle victoire pour Robert le Magnifique.
Nous lui prêtons allégeance, faisons résonner ses hymnes du Royaume de France jusqu’ aux confins de la Palestine.
La 356 ème Croisade est belle.
Jérôme « le preux » V.
