Waaaaaat ? Se dit le lecteur de Songazine, on parle d’un blockbuster dans mon webzine favori, toujours à contre-courant des tendances lourdes ?
Allez, c’est l’été, revue d’un film d’action vu dans une salle à moitié vide mais complètement fraîche. Un père et un fils assis dans le noir finissent leurs M and M’s vite fait (c’est nous), et à côté une femme en surpoids grignote bruyamment un seau de popcorn d’une contenance de 300 centilitres, puis enchaîne avec un sandwich. Pourquoi, pourquoi ? Heureusement le son est fort et ça tire de tous les côtés : elle aura la vie sauve cette fois-ci.
Après une cascade de bande annonces de futurs navets à gros budget, puis les publicités locales bon enfant, l’écran passe en full 16/9.
Matt Damon est le héros de cette série de films d’action, tirés des (bons) livres de Robert Ludlum. Ça bouge, ça tire, ça bastonne et l’intrigue est à la fois simple et compliquée (le héros a la mémoire pleine de trous, cool pour les flash backs et les astuces scénaristiques à ressort). Attention ! Ce n’est pas du Rohmer, pas du Godard, il faut y aller en espérant de la BD portée à l’écran. Mais est-ce captivant ? Car baston pour baston, les films à testostérone idiots sont légion !
Une opinion : la scène de la bagarre à mains nues qui se finit dans une douche, extraite de l’épisode précèdent (La Vengeance dans la peau /The Bourne Ultimatum/ de Paul Greengrass -2007) est l’une des plus crues et véridiques du cinéma ever, top of the top, on est en apnée !).
Alors, une attente assez forte avant… ce cru 2016 ? Durée 120 minutes, budget 120 millions de dollars.
En toute franchise, des points positifs (plans superbes, nombreuses villes, scène parmi les émeutes en Grèce bien époustouflante, Matt Damon, Tommy Lee Jones au visage plus crevassé que tout l’Arizona et Vincent Cassel très très méchant) et des scories (scénario faiblard, invraisemblances lourdes et poursuite finale dans Las Vegas indigeste + peu crédible).
Un bon gag (une lutte à mains nues qui se termine vite (no spoil). Une héroïne un poil naïf et une théorie du complot via un Zuckerberg-Facebook (dans l’air du temps) à moitié réussie.
Bilan mitigé : l’impression nette d’avoir été « entertained », d’avoir passé un moment sensoriellement fort, contrebalancée par une frustration intellectuelle. Un peu comme en sortant d’un fast food, après avoir mangé un burger épicé. Trop vite digéré, trop vite oublié. Dommage, mais un bon moment passé ensemble, et ça c’est important !
Guillaume « chill » et Jérôme «relax » V.