Il y avait foule à Binic pour ce plateau constitué de deux habitués du port breton où La « Nef des Fous », organise le fameux festival.
Arrivé un peu à la bourre, j’entends depuis la billetterie les premiers morceaux de l’américain James Leg. « Tiens, il a engagé un groupe à guitares, m’étonnai-je… ». Of course not ! Pas de guitare à l’horizon : derrière deux très vieux claviers analogiques, avec quelques pédales d’effets et juste le concours d’un batteur très à l’écoute, l’ancien Black Diamond Heavies envoie un heavy blues du tonnerre : l’« Organ Grinder » ne tient pas en place, hurle ses chansons en secouant les rares longs cheveux qui lui restent…Sa reprise de l’inattendu « A Forest » de…The Cure finit de mettre tout le monde d’accord : on a vécu un pur moment de Rock’n Roll.
Manifestement, tout le monde attendait l’Australienne Cash Savage et ses six Last Drinks au casting remanié. Le groupe, très soudé, donne une impression de communauté (comme dans le dernier clip « Push »), réunie pour construire un mur du son autour de la chanteuse qui ne touche quasiment plus à la guitare. Un concert très « habité » où l’on croise l’ombre de Nick Cave, Patty Smith, Jeffrey Lee Pierce ou encore les Waterboys (le violon ?) mais où l’Australienne impose son univers et sa personnalité : le regard noir, tel un catcheur (Catch Savage…), elle toise la foule attentive et ravie qui ondule à ses pieds, plupart des morceaux se déroulant sur un tempo assez lent. Et lorsqu’arrivent les rares titres plus rapides (comme Rat-A-Tat-Tat) la salle explose, elle n’attendait que ça !
Et puisqu’un bon moment n’arrive jamais seul, on apprend que le festival devrait retrouver en 2023, fin juillet, les rues du port après deux étés de délocalisation. Tous à Binic !
France Rock