Un OVNI de mon humble point de vue, que cet album qui nous est proposé par Erik Marchand et Rodolphe Burger (on est fan à 200%), intitulé Glück Auf ! (sortie le 27 août)
Déroutant à première écoute, puis on y revient, un peu surpris et séduit au final… on trouvera ici du blues traditionnel, de la musique turque, albanaise et comme cadeau de fin : une reprise du cultissime Eisbär (de Grauzone, le toute premier groupe de Stefan Eicher, respect pour lui itou). Une version tout à fait surprenante d’alliance magique entre les celtes et les germains supervisée par Stratocaster et Roland. Alors le titre de l’opus ? « Glück Auf ! » (« Bonne Chance ! ») : c’est la devise des mineurs de Sainte-Marie-Aux-Mines. Les racines de Rodolphe Burger, remember.
Si l’on suit un peu tout ce qu’il fait, c’est totalement multicolore et surprenant mais toujours humain et plein de musicalité, de chaleur et d’intelligence. On l’a vu dans le Vercors hommage au grand Bashung, chez Neil Young, en Velvet pas Underground, dans d’autres contrées lointaines mais toujours le sourire aux lèvres et la guitare si petite dans ses grandes mains.
Je cite qui sont ses complices pour fabriquer ce Rubik’s cube de mélodies baroques et touchantes :«… enregistré avec l’indispensable Mehdi Haddab et les compagnons de route Julien Perraudeau (claviers, basse) et Arnaud Dieterlen (batterie). Une nouvelle partenaire a rejoint l’équipe : Pauline Willerval (violon bulgare et chant) … »
Arrive donc cette dernière livraison intrépide et polyglotte, multicolore, on écoute, ô surprise, c’est du breton pour démarrer et en avant, Guingamp.
Bel hommage en fin d’album à John Henry, héros malgré lui, symbole du combat entre l’homme et la machine à coups de marteau …
Tout ceci nous démontre qu’il faut garder ses oreilles et son cœur grands ouverts, que le choc des cultures peut produire des résultats surprenants et attachants. Ceci dit, le concept est un poil atomique : à ne pas laisser entre toutes les mains sinon c’est le flop radioactif. Mais Erik Marchand et Rodolphe Burger sont de vieux chamanes, les esprits, comme les muses ne les laissent jamais tomber.
Glück ist gut. Nie weinen.
Jérôme « nicht im kalten Polar » V.
