Hammond B-3, Fender Rhodes, Wurlitzer, Clavinet… ces noms ne sont peut-être pas familiers pour vous. Pourtant, ce sont des modèles qu’utilisent nombreux musiciens qui excellent dans l’art des claviers. Ils sont connus sous le nom de … claviéristes. Aujourd’hui, Songazine va vous parler d’un d’entre eux, le français, Hervé Salter alias General Elektriks qui sort son quatrième album To Be A Stranger.
Le Clavinet C est un instrument qui a vu le jour en 1968, le digne héritier d’une famille allemande d’instruments. George Duke, Herbie Hancock, Kool & The Gang, Stevie Wonder l’ont apprivoisé dans leur performance. Ecoutez Superstition de Wonder et vous entendrez le son proche d’un clavecin d’un Clavinet. General Elektriks l’utilise dans ses chansons. Dans le clip Whisper To Me, on peut voir RV (son pseudo) l’utiliser sur la piste d’atterrissage de l’ancien aéroport de Tempelhof à Berlin. On l’entend distinctement dans New Day Breaking. On remarquera qu’au moment du refrain, il existe une petite similitude avec Higher Ground, autre chanson du génial Wonder. La funk est le maître mot dans cette œuvre. Il le remet au goût du jour avec les sonorités d’aujourd’hui en y mêlant de la musique électronique. Magnets est une des favorites, on aime ce passage où s’élance un Ohohohoh !! Puis s’enchaine par un beat frénétique au son cuivré. Une césure dans le rythme qui réjouit nos oreilles. Il y a aussi de la mélodie pop dans cet opus, représenté par Angle Boogie, qui vous emportera par son côté aérien et frais. Elle se rangerait au côté d’un Phoenix. Waltz#2, la dernière, est une chanson aux accents jazzy, qui se laisse glisser d’une manière féline.
Son amour pour les claviers lui a même causé des problèmes à la douane américaine. Les doigts polis à force de jouer, ceci a effacé ses empreintes digitales. Un problème récurrent dans la profession. L’artiste l’a placé dans le texte dans The Man Who Unraveled : « Je suis parti de là pour raconter l’histoire d’un type dont les lignes de la main disparaissent, et qu’à la fin les gens ne voient plus ».
To Be A Stranger n’a pas été choisi par hasard, puisque son créateur se considère lui-même comme tel : « cela fait maintenant 15 ans que je suis un étranger, » commente-t-il. Les Etats-Unis puis Berlin aujourd’hui, Hervé Salters est un « vagabond musical » au sens noble du terme. Il nous inspire pour profiter de ses voyages entre la pop, le funk, le jazz et l’électronique.
Thomas Monot
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