Avertissement : Éloignez toutes les personnes susceptibles, qui prennent tout au premier degré. La chronique album qui va suivre est sur un putain de groupe de post-punk britannique, sous fond de psychédélisme crade, qui se la joue provocation et humour noir. Merci.
« C’est une invitation, envoyée par détresse, à danser sur la haine humaine, » défend Lias Saudi (chanteur), un des membres de Fat White Family, sur sa dernière progéniture Songs of our Mothers. Il ne ment pas, car sur cet album et sur le précédent, Champagne Holocaust (à ne pas confondre avec Oasis) tout le côté obscur de l’espèce humaine est dénoncé. Petite différence, le successeur possède un son plus électronique que son prédécesseur. La voix envoûtante de Lias vous entraine dans leur monde ténébreux et vicieux. Whitest Boys On The Beach est l’ambassadrice délirante et barrée avec son clip qui est le reflet de l’album, à vous d’en juger. Le morceau Duce possède le petit nom donné au dictateur italien Mussolini. Lebensraum possède des sonorités du Velvet. Ceux qui ont des connaissances en histoire, traduiront par « espace vital » et comprendront l’allusion. Il est le seul des dix titres où ils chantent en allemand. Tinfoils Deathstar parle de dépendance à l’héroïne qui ravage la jeunesse londonienne, victime de l’austérité, dont un certain David Clapson. When Shipman Decides est un morceau loufoque sur un son de fête de foraine malsaine. Elle parle du médecin anglais serial killer Harold Shipman. Il aurait tué, à lui seul, quinze victimes dans les années 1970 et jusqu’en 1998. Hits Hits Hits est un hommage au couple sulfureux Ike et Tina Turner. On connaît l’histoire d’Ike, mari infernal qui menait la vie dure à Tina, malgré les succès musicaux du duo. We Must Learn To Rise (la favorite) est un morceau trituré, sombre maintenant une pression suffocante, remplis de distorsions. La sensation d’être sous un mauvais trip sale avec d’horribles hallucinations. Pendant l’écoute, on peut entendre, au loin, sévir une trompette mortuaire dans le titre. Enfin on termine par Goodbye Goebbels, une balade folk psychédélique sur les dernières heures du régime Nazi.
Au final, quand on écoute l’album, on a l’impression d’être soit dans Orange Mécanique de Stanley Kubrick, soit dans Enter the Void de Gaspard Noé, ou un Lars Von Trier. Song of our Mothers s’écoute dans sa totalité. Il possède un rythme très lourd et transcendant. Ces bourricots du Sud de Londres sont parés à toutes critiques : « Nous avions déjà été traité de fascistes, de stalinistes… mais qui, sur un potentiel artistique, s’en soucierait, si on chantait que sur les gentilles personnes et sur un monde merveilleux ? »
Thomas Monot
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