J’ai une pensée vive, là tout de suite, pour Bernard Lenoir, grand passeur de musiques et de passion musicale « pas comme les autres » sur France Inter que j’écoutais en apnée et qui m’a fait découvrir tant de choses… dont Elysian Fields, groupe culte et orfèvre.
Et ce soir, c’est moi qui ai la chance de les interviewer, en mode cosy, dans un petit appartement du centre de Paris qu’ils ont loué lors de leur séjour- et avant leur concert de la Maroquinerie, dans deux jours-.
Autant dire que je suis heureux. Notez aussi qu’eux-mêmes se souviennent avec émotion de Lenoir, reconnaissants du travail de défrichage et découverte dont ils ont bénéficié (à juste titre !).
Leur tout nouvel album Pink Air, chroniqué en nos colonnes est une réussite, il est bon de le répéter et leur œuvre tient dans la durée. Songazine ne peut que contribuer à apprécier ce groupe, formé en 1995;
Pink Air… un air rose qui peut cacher de belles ou d’horribles choses, du danger, du gaz mortel insidieux et il paraît qu’une explosion atomique rend la lumière rose dans les premières secondes…
Jennifer Charles et Oren Bloedow sont adorables et cultivés, attentifs et ouverts : j’ai de la chance et je m’efforce de les intéresser ! Elle, parle pas mal notre langue et aime, comme moi le Lot et sa perle, Saint-Cirq Lapopie. André Breton qui y séjourna déclara, à son propos « j’ai cessé de me désirer ailleurs », Jennifer connaît la citation…
Ceci dit, des artistes new-yorkais qui vous parlent de la France avec amour, d’Histoire avec passion, vous citent Flaubert, Balzac ou Sartre, ce n’est pas banal et carrément passionnant…
Nous évoquons ensemble un florilège de sujets comme par exemple la voix (un bijou d’expressivité et de sensualité) de Jennifer ; pour elle c’est un instrument de musique qu’il faut entretenir ave soin et bien chauffer, pour lui c’est l’occasion de lister des qualificatifs tels que chamanic, unique, humanistic, powerful, never authoritarian and sometimes ironic… et je ne peux qu’approuver.
Soudain, un petit bruit à la porte de l’appartement… Jennifer ouvre et un chat de gouttière affectueux vient tous nous saluer, et après quelque poussis repart dans la cage d’escalier (100% des personnes présentes ce soir adorant les félins, cela contribue à l’atmosphère sympathique). Rappelons le titre de leur album de 2014, For House Cats And Sea Fans – Vicious Circle Records.
Nous terminons en prenant la moins mauvaise photo qu’un téléphone puisse capter et nous donnant RDV au concert à venir.
Je repars le sourire aux lèvres d’avoir échangé avec des gens intelligents et sensibles, ce que l’Amérique qu’on aime fait de plus fin en indie pop rock éclairé.
We love France m’ont-ils dit sans hésiter. La France qui a bon goût vous aime, Elysian Fields.
Jérôme « not a philistine at all » V.
PS : merci à Nicolas Favier de la Centrifugeuse pour cette parfaite et conviviale organisation !
PS’ : En première partie de leur concert parisien, un certain Joe Bel à découvrir… Baby Bel, re Bel ou cow bell ? 😊