Matt Mason, Tommy O’Dell et Johnny Took forment le trio australien de britrock, DMA’S. Ils avaient sorti leur premier album Hills End en février.
Nous rencontrons Johnny, le guitariste, assis à la terrasse, lunettes noires, accoudé à la table avec une bière. Il donne son bilan de leur tournée européenne qui se finissait à Paris : « C’est notre dernier jour après trois mois et un nombre incalculable de dates en Europe. C’était vraiment cool ! Notre meilleur souvenir était à Londres, au tout début de notre voyage. L’album venait à peine de sortir depuis trois jours. Nous avions à peine commencé à jouer Timeless que déjà la foule entamait les paroles. C’était splendide ! » Pendant leur périple, ils sont allés au berceau, Manchester : « Nous étions au Ruby Lounge. C’était magnifique ! Nous avions l’impression d’être dans un stade pendant un match de foot. C’était de véritables supporteurs ! » Les Anglais étaient un excellent public pour eux mais les Allemands l’étaient aussi : « Ils étaient cool. Ils dégageaient des vibrations positives, malgré nos problèmes techniques à Hambourg. »
La musique des années 90, surtout le britrock, est leur marque de fabrique. Johnny nous raconte les inspirations du groupe et personnelles : »Nous ne voulons pas écrire des chansons pop avec des guitares bruyantes. On aime de nombreux groupes comme Jesus and The Mary Chain, Oasis, Primal Scream, Happy Monday et The Stones Roses. Pour ma part, j’ai débuté au lycée avec Joni Mitchell, Bob Dylan, Neil Young et The Verve. » Cette période est en train de revenir dans la culture, il trouve « cool cet intérêt pour les nineties, en terme de musique, voire même dans la mode. Nous sommes un des seuls groupes en Australie à avoir voulu vraiment nous inspirer de cette décennie qui a vu notre génération grandir. »
Oasis et DMA’S ont pour de nombreuses oreilles une grande similitude.Il réagit à cette idée : « On les aime. Mais les gens, qui nous comparent, ont choisi la facilité à cause de leur grosse influence. Généralement, ils n’ont pas écouté l’album. Tu trouves de nombreux styles de musique à la sauce anglaise. Tu as du baggy des Stones Roses ou de la country sur Step Up The Morphine. »
Nous arrivons à leur premier album, notamment l’origine du titre : » Hills End vient de notre première rencontre entre Tommy et moi. Nous étions à la fin de l’année scolaire chez des amis en train de s’amuser aux jeux vidéos, on séchait, » avoue-t-il le sourire au coin, « Puis, nous avons décidé de partir en balade de trois heures en voiture au sud-ouest de Sydney. Je crois que nous avions fumé un peu trop. Nous étions dans un trip, style Black Angels ou BRMC. Nous avions pris nos guitares pour jouer. C’est là que nous avons interprété les prémices de notre toute première chanson « Hill End », qui figura dans notre prochain album. C’est à ce moment qu’est né DMA’S. » Johnny nous éclaire vers la signification du nom du groupe : » Cela ne veut rien dire ! On aime dire à certaines interviews que c’est l’abréviation de : « Division, Multiplication, Addition and Soustraction ! » Pas mal, nous approuvons.
« Schizophrenic love song » est le terme employé de DMA’S pour parler de leurs chansons. Johnny nous parle de la façon dont ils les construisent : » On partage nos idées lors de l’écriture. Chacun a une vision, une mélodie différentes. Il faut au bout d’un moment trancher et choisir la bonne version définitive d’un morceau. Il arrive que Tommy et moi, on fusionne nos idées pour n’en faire plus qu’une. »
Explorons l’album. On commence par Melbourne : « Elle est de Tommy. Il a composé les 3/4 de la mélodie et des paroles. Elle est née en face de la gare centrale de la ville. Nous l’avions composée tout un après-midi, adossés à une fenêtre en fumant des cigarettes. » Il rit d’une anecdote : « Les paroles originales devaient parler de la nourriture chinoise. Tommy est un énorme fan de cuisine asiatique, partout où il va, il faut qu’il mange dans un de ces restaurants. C’est une vraie drogue ! «
On part, ensuite, vers Delete : « Elle a été écrite dans ma chambre à Newtown (Sydney), il y a six ans. Elle est une des plus vieilles chansons que nous avons composée avec Play It Out. Pour te montrer qu’elles sont anciennes, tu regardes le clip. C’était chez moi, sans aucun budget, ni manager, vraiment à l’arrache ! » se souvient Johnny. Enfin, on termine par Lay Down : »la guitare à la Smiths que tu entends a été jouée par mon meilleur ami Paddy Harrowsmith du groupe Green Buzzard. Un amour ce mec ! »
On se quitte avec une adresse de restaurant chinois dans le 13ème arrondissement. Pour leur dernière date à Paris, ils ont fait un carton plein au Pop-Up du Label, classe !
Thomas Monot
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