Jérôme V. : Bonjour cher lecteur potentiel, je suis ravi de vous retrouver pour parler d’un roman qui m’a particulièrement marqué : « Colère », d’Árpad Soltész. Un livre intense qui nous plonge au cœur de la Slovaquie des années 90, une période sombre marquée par la corruption et la criminalité. Je n’ose interroger le Net pour savoir si la situation est rose en 2024 !
Lecteur Potentiel (LP) : Bonjour, Jérôme V. Je dois avouer que je n’ai jamais lu d’œuvre d’Árpad Soltész. Ce livre, de quoi parle-t-il exactement ?
Jérôme V. : Imaginez une Slovaquie rongée par la criminalité, où le Service de renseignement et des policiers corrompus règnent en maîtres. Pas jojo, hein ? Au milieu de cette noirceur et de ce bazar sanglant, un jeune policier idéaliste, le lieutenant Molnár, veut « nettoyer » la ville du crime, tandis que son partenaire, Miki / Miko, connaît déjà les rouages de la corruption. Quand Molnár est tué, Miko n’a plus qu’une option : la vengeance. Ce qui s’ensuit est une chasse méthodique pour faire payer les criminels, sur fond de guerre de pouvoir entre mafias et politiques. Chaud !
LP : Ça a l’air intense. Mais qu’est-ce qui rend ce roman différent ou attachant ?
Jérôme V. : Ce qui distingue « Colère », c’est la profondeur avec laquelle Soltész explore ses personnages et la société slovaque de l’époque. Malgré la violence et la corruption omniprésentes, il parvient à injecter un certain humour, notamment à travers les surnoms qu’il donne aux criminels, comme « Nounours » ou « Yéti ». Le livre offre une critique cinglante mais aussi un regard humain sur ceux qui luttent contre la corruption, flirtant parfois avec l’illégalité pour rétablir une justice. Pour gagner, il faut parfois franchir des lignes… rouges.
LP : Et quel est le style de Soltész ?
Jérôme V. : Soltész a un style incisif et sans compromis. Il ne fait pas dans la dentelle : le langage est cru, direct, et il ne ménage pas ses lecteurs. Il décrit une réalité brutale avec une authenticité qui force le respect. Et pourtant, malgré cette approche directe, il réussit à créer une proximité avec ses personnages, à nous faire comprendre leurs motivations, même les plus sombres.
LP : Cela semble être une lecture assez sombre. Pourquoi devrais-je choisir de plonger dans cette noirceur ?
Jérôme V. : Ce livre vous offre une expérience qui va au-delà du divertissement. C’est une plongée dans une période de l’histoire récente, une réflexion sur le bien et le mal, sur la justice et la corruption. Soltész nous montre comment, même dans les moments les plus sombres, il y a des lueurs d’espoir, des personnes prêtes à se battre pour le bien. Le livre nous interpelle sur notre propre perception de la morale et de l’éthique. Et puis, il y a cette écriture captivante d’Árpad Soltész, qui fait de chaque page une découverte.
LP : Merci Jérôme V., pour cet échange éclairant. Il semble que « Colère » offre bien plus qu’une simple intrigue policière. Marseille et ses dealers, à côté, c’est un épisode des Bisounours !
Jérôme V. : Absolument. C’est un roman qui marque, qui interroge et qui reste avec vous longtemps après l’avoir terminé. Si vous cherchez une lecture qui combine profondeur, action et réflexion, vous serez gâtés par Árpad Soltész.
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« Colère » d’Árpad Soltész, traduit par Barbara Faure, Éditions Agullo/Noir, 464 pages, 22.50 euros.
