(Au passage, big up à MC La Fontaine, le number one de la fable sans remix et de la punchline définitive)

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Deux écuries de troubarappeurs se vouaient forte haine,

Sans que l’on sût d’où venait le phénomène.

Gens à casquette, crieurs de textes monochromes,

(Au sujet de bagarres, trafics, et fort peu gentilhommes),

Sur des rythmes balourds, une syntaxe facile

Destinés à distraire un public docile.

Jusque là inconnus de la France qui pense

Deux zéros firent la Une, belle errance.

Ces trouvères tatoués se croisèrent dans un hall,

Se frappèrent par réflexe en une rixe folle,

Deux factions étrangères, jumelles et sœurs de peau,

Partageant l’ADN mais privées de cerveau.

Tout devrait les unir, le style comme la danse,

Ils se battent comme des chiens, hurlant avec outrance.

Pourquoi donc tant de bile, le marché est ouvert,

Les clients sont nombreux et leur compte bien vert ?

Dans l’ombre et bien masquée, la production se marre,

Des ânes aussi faciles valent tout l’or en barre.

Aucun frais de réclame, ils sont tellement lourds,

Tu les laisses tout seuls, du marketing, velours !

Le studio est loué, les chansons déjà prêtes,

En téléchargement ce récit f’ra recette !

Un petit mois de taule, c’est vraiment ridicule

Les avocats s’agitent, le coût est minuscule.

On écrira leurs textes, ajoutera trois notes,

Ta ta poum ta ta poum, l’orthographe sans les fautes.

Le show biz des rappeurs c’est comme chez Guignol,

Marionnettes sans fil, et profits rock and roll.

Moralités : Que vous soyez blanc ou noir, les jugements de cour d’école vous rendront puissants et bien rentables. La raison du manager est toujours la meilleure, tant va la cruche au flow qu’à la fin elle se casse (la gueule).

Jérôme « Esope and roll » V.

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