Samedi 10 décembre 2016, dans l’atmosphère rouge velours du Théâtre du Trianon, on s’apprête à vivre un grand moment de world music : le dernier concert de la tournée de Danakil pour leur cinquième album La Rue raisonne.
Volodia, mi rap mi reggae, donne le la et fait s’enjailler un public déjà à bloc et prêt à monter le son. Aucun néophyte. Des amateurs purs et durs qui connaissent la chanson. Une petite heure de préchauffe donc qui met déjà la poussière de la route sur nos baskets de citadins.
Mais même si Volo donne le ton, c’est bel et bien Balik, le chanteur et leader charismatique de Danakil que le public transgénérationnel de ce soir est venu applaudir, acclamer même.
Enfin il est là, au milieu de son crew au complet – trompette, saxo, guitare, batterie, percu – ses longues dreads enturbannées et la gestuelle rasta chevillée au corps, prêt à envoyer de la good vibe, prêt à libérer les peuples asservis.
Et les bonnes ondes ne manquent pas ! Pendant 2h30 elles secouent d’enthousiasme, de révolte et indéniablement d’amour cette salle qui ne demandait que ça : du reggae powa’ !
Danakil convoque les mots et leur force de conviction, puissamment soutenus par les sonorités entraînantes de Jamaïque et d’Afrique. Sur scène, on retrouve toute leur énergie créative mais aussi les rencontres faites tout au long de la route – seize ans déjà !
Dès les premières minutes, l’ami de longue date ajoute son chant sénégalais : Natty Jean, dont la voix nous est familière depuis l’album précédent, Entre les lignes. On voit ainsi arriver au fil de la soirée : Brahim, Bozo le saxo de Sinsémilia, Volodia et le collectif hip hop Phases cachées, Naâman, Yaniss Odua…
Dans son immense altruisme, Danakil laisse la voix et partage la scène avec chacun, remercie ceux qui les font avancer, en particulier Baco records, label qu’ils ont participé à fonder. Balik n’oublie pas son père, chanteur de chanson française, auquel il rend plusieurs hommages musicaux et dont il reprend même un titre.
Après la clameur « Panam’ Panam’ » longuement scandée par le groupe et repris avec cœur par le public, un dernier tour de piste de la joyeuse et bondissante équipe et il faut bien se résoudre à clore cette tournée, même si on bat les records de viva au sonomètre et que décidément le sol du Trianon ne veut pas céder sous les assauts de nos sauts retentissants !
Avant de reprendre la route, Balik nous checke quand même avec la promesse d’une année 2017 bien remplie. Un nouvel album ?