Zbreum zbreum , ça marche pas d'écrire avec ses baguettes ?
Cet article est le numéro 6 sur 12 du dossier Paroles de chroniqueurs

« Chroniquez-vous ! », qu’il nous a dit le patron ! Expliquer en quelques lignes comment j’en suis arrivé de l’autre côté de la caméra, ça reviendrait à expliquer la boulimie musicale dont je suis atteint…De fait, je vais m’éparpiller dans ce périple, c’est sûr.

 

Déjà 5 minutes que je suis réveillé que j’ai déjà balancé deux-trois morceaux sur mon téléphone en prenant mon café. C’est un peu comme ceux qui lisent leur horoscope, ça me permettra de mettre en éveil mes oreilles de la façon dont je veux colorer MA journée.

Un petit Kaz Hawkins si j’ai envie d’accentuer une mélancolie qui revient sur le tapis, un Greta Van Fleet ou Kings Of Leon si je veux me réveiller avec le sourire…Un Avatar , Orphaned Land , Pogo Car Crash Control si je veux une journée bien énerg….*flourtchhhhhhhhh*.

Nota : ne jamais avoir son café à la main quand t’écoutes du Metal…

Cela fait 17 ans que je joue de la musique, plus particulièrement de la batterie. De la basse et de la guitare depuis une dizaine d’années maintenant.

Pourquoi il nous raconte sa vie le mec ?

Parce que j’ai eu la chance d’écumer les concerts, de voir du pays, un morceau d’Europe même, avec la magnifique dernière expérience musicale que j’ai connue à savoir Double Cheese. Et surtout, rencontrer un tas de gens, et tout autant de groupes. J’aime parler avec eux, échanger sur le travail de composition, comparer le matos utilisé. Tout ça sans parler des cuites, des mains sur la gueule, des engueulades, du gingembre, des 10h de borne à faire pour jouer devant 10 personnes mais putain que c’est extra..

Vous comprendrez donc que dès lors que j’appuie sur le bouton « record » lorsque je pars en ITW avec des artistes, mon seul but c’est de faire comme si vous étiez de l’autre côté du rideau. Un artiste n’est qu’un humain qui adore échanger, apprendre de ce que les gens ont aimé. Apprendre de ce qui ne va pas également. Ils n’ont juste pas le temps de le faire avec leur horde de fans (et je pense sincèrement qu’ils aimeraient le faire s’ils le pouvaient).

J’aime écouter des artistes que j’écoute depuis toujours, comme si j’avais un doudou entre les mains. Cela me réconforte et extériorise certaines émotions fortes. Je n’ai pas besoin d’écrire sur eux, d’autres s’en chargent bien mieux que moi.

A l’inverse j’aime écrire sur ce qui ne me plaira pas à la première écoute. J’aime ouvrir un mail d’un artiste qui va réussir, mais pas dans la haute sphère médiatique. J’aime avoir découvert sur scène certains groupes à leur début en me disant « eux ils réussiront », et voir aujourd’hui à quel point leur parcours est une réussite (je ne citerai pas Lysistrata et les Dätcha Mandala, promis).

J’aime me mettre en difficulté en permanence finalement. Promouvoir des groupes en devenir, qui méritent l’attention de tous. Ecouter un album , me dire « ouah le riff à la drum qui fait poupou tchak pou pou pou tchak il est lourd , puis l’autre à la gratte là , tototototrooommmm , il arrache ! »

François Pérusse n’a qu’à bien se tenir.

J’commence à écrire dès lors que les riff me font penser à un morceau , une sonorité qui me fait vibrer. Alors je sors la gratte, ou la basse en même temps que je chronique. Et ça devient le bordel parce que se servir de son clavier, guitare sur les guiboles, café à moitié renversé….

Un artiste sur lequel j’irais chroniquer c’est pour moi un artiste pour lequel j’ai cette sensation de l’avoir toujours connu sans même le connaître. Sa musique débarque et  pourtant je ne peux qu’inlassablement me dire « la vache , c’est en avance ».

Le deuxième crash test c’est arriver à me faire dépasser les limitations de vitesse (pour ça je remercie les dernières chroniques à savoir Bad Tripes et Malemort). Ou alors me faire jouer de la batterie sur le volant de la bagnole.. ( oui, tous les batteurs font ça , et pas que !).

Je ne me relirai pas pour cette chronique car comme je l’avais dit au départ, j’allais m’éparpiller dans ce périple. Finalement, c’est comme une itw non ? Ai-je bien répondu à la question de départ, à savoir « Comment et pourquoi chroniquez-vous ? »

 

Anth Ony V

 

PS : Merci Claude LF pour cette belle interview au Binic Festival 2017, merci de m’avoir donné ce plaisir d’être dans la peau de l’interviewer et non plus l’interviewé.

 

 

 

Credit Photo : Titouan Massé – Binic Fest 2017

Dans le dossier :<< SYD BARRETT M’A TUER (2/2)RECETTE POUR UNE CHRONIQUE BIEN FAITE >>
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