Le festival La Cigale a 30 ans s’ouvre avec la prestation de Catherine Ringer, mythique chanteuse des Rita Mitsouko. Elle en jette dans sa combi rouge, nous emporte et impose un jeu de scène qui nous rapproche d’elle, de plus en plus près tout au long du spectacle. Jouant sur des effets d’annonces hors micro, Catherine Ringer impose un rythme de dialogue intime avec le public, se faufilant entre nos cris de bonheur qu’il fallait calmer pour faire entendre sa voix portée en acoustique.
Catherine Ringer et ses excellents musiciens mènent un show brillant, extrêmement rythmé entre nouvelles mélodies qu’on écoutent attentivement, et titres qui rassemblent. On sent une tension dans le public, une attente : l’attente des Sparks et des grands tubes. Mais ces moments de grâce sont encore plus savoureux quand on sait les attendre, et qu’on les découvre aux premières notes, haletants. Catherine Ringer sait maintenir son public éveillé : elle sautille avec élégance entre ses nouvelles compositions et ces tubes tant attendus par le public, et qui la renvoie à l’époque du duo avec son Fred Chichin. L’émotion est palpable. Sur Marcia Baila, c’est trop fort, je pleure en dansant et en chantant. Comme tout le reste du public, qui chantonne avec joie ce mythique morceau qui allume la sono de toutes nos soirées de 20 à 70 ans.
Une étincelle
Lorsque les Sparks arrivent, le show s’enflamme d’un coup, comme on craque une allumette. L’étincelle apparaît, le public est en liesse. Il se passe quelque chose de magique ce soir-là. En arrivant, j’avais l’impression d’être témoin d’une scène, d’une émotion : les années 80, Paris dans ces années-là, son rock, sa nouvelle vague, le glam rock…Et puis, à ce moment précis, j’en faisais partie : je n’étais plus spectatrice d’une scène passée : cette scène est encore là, bien vivante, et elle emporte tout le monde avec elle.
Quelle beauté, quelle émotion d’en faire partie, de la sentir. Je me souviens de cet homme, la cinquantaine, vieux rockeur, de son sourire béat durant tout le concert, de cette force qu’il m’a donné. Je me souviens d’avoir croisé des regards, émus, forts : on savait que ce qu’on vivait là c’était un moment rare.
Je me souviens de ma mère, émue aux larmes, chantant toutes les chansons par cœur, qui m’a bercé avec les Sparks et les Rita dès mon enfance.
Merci Maman de m’avoir offert cette place et d’avoir partagé cela avec toi. Car sans ça, j’aurais manqué un moment unique, désormais bien gravé dans nos esprits. Merci public de la Cigale qui m’a émue par ta gaieté, ta fidélité, ta joie de chanter et de danser. Merci à Catherine Ringer, à ses musiciens et aux Sparks de nous avoir fait briller ce soir là.
…Et Joyeux Anniversaire Cigale !
Les Sparks seront en concert à Paris le 1er octobre à la Gaieté Lyrique
Lucie Mesuret pour Songazine.
