Waat ? Déjà QUINZE ans que le précieux label BORN BAD Records existe ?
Mais oui : cette noble maison, œuvre de Jean-Baptiste Guillot aka JB Wizz nous régale depuis tout ce temps de musiques et artistes qui ont une vraie personnalité !
On ne peut tous les citer mais au rang de ceux qu’on aime fort, allez : Frustration, Cheveu, Magnetix, Vow Low, Cannibale, JC Satàn, Le Villejuif Underground ou La Femme et une vraie ribambelle de dingues, de tordus, de phénomènes attachants et délurés.
Oui, Born Bad c’est un catalogue qui pique, qui punke, qui rocke et qui fait dans le synthétique ou le barjot et jamais dans la soupe à bon marché qui remplit les têtes de gondole.
Que du bizarre, on vous le dit, car le bizarre chez Born Bad c’est une ligne éditoriale qui fait du bien. On aime, on adore ;
Le fait même qu’ils soient encore là, survivent contre vents et marées est le CQFD que la résistance comme principe demeure une voie à ne jamais lâcher.
Et à la CLEF, Saint-Germain en Laye, c’est bien cette originalité et intérêt musical, intellectuel, pertinent qui sont fêtés pour célébrer un anniversaire en décibels libérés. De dignes représentants du label sont venus nous faire plaisir (pas de **** masques, pas de **** pass sanitaire, concert debout, en sueur et pogo retrouvé)
Soirée quasiment sold out pour un triple concert à forte ambiance.
Bryan’s Magic Tears : superbe wall of sound digne de My Bloody Valentine, c’est grand, puissant et lancinant, j’avoue les découvrir en cette soirée et je dis waow. On ferme les yeux, on se laisse porter par cette vague électrique, mélancolique et prenante. Feeling ressenti : ils sont doués ces lacrymaux, il faut les suivre et se pencher sur leur discographie sans délai.
Vox Low : non mais là encore, je me dis que certains groupes mériteraient un succès plus éclatant. Impeccable et froid à souhait : un son cold wave, fort et poétique qui agrippe dès la première note. Envie de pleurer, de danser, de rire de la mort et de réécouter toute sa discographie indie new wave depuis le premier New Order en y ajoutant l’intégralité de la production de ce groupe. Ils ont absolument « tout » pour quiconque aime la cold wave et veut sautiller sur place (mais les yeux fermés, hein). Le cocktail mortel, quoi !
Frustration : nos favoris, comme chez eux à Saint-Germain en Laye. Toujours aussi bons et assurant leur set avec chaleur et cette pointe d’ironie salutaire qui est leur signature.
Le son tranchant tranche, les mélodies acides brûlent, les riffs nous décoiffent tout va bien. Bientôt 20 ans d’existenz et toutes leurs dents.
Leurs titres anciens et attendus ( Too Many Questions, It’s Gonna Be The Same,…) ou plus récents ( Le Grand Soir) ou héroïques ( No Trouble) sont l’objet de belles agitations dans un public qui les connaît par cœur et qui apprécie le moment présent, ce concert qui finit tard, l’espace de liberté retrouvée à la CLEF et le fait d’être ensemble pour écouter de la musique acérée, pointue, pleine de sens.
Happy ? Indeed !
Texte en sueur (pas froide) de Jérôme V.
Photos avec angles (pas droits) de Charlotte P.