La Belgique, pays européen petit par sa superficie, grand par sa culture. Songazine, vous a présenté nombre d’artistes belges qui peuplent la scène rock. Aujourd’hui, nous allons vous parler d’un film qui a attiré notre attention aussi bien par son scénario que par sa bande originale : Belgica de Felix Van Groeningen.
Gand, ville flamande de Belgique, où se situent les scènes du film dans ce bar devenu un haut-lieu de liberté, de perdition et de musique. La ville a vu naître le réalisateur, mais aussi le duo à l’origine de l’excellente bande originale : Soulwax. Les deux frères Dewaele (David & Stephen) sont connus pour leur musique electro-rock, et de leur deuxième groupe 2 Many Dj’s. Ils ont composé, durant un an, seize titres d’une « bande originale très éclectique, » comme le précise l’auteur du film. Dans la compile qui est parue le 26 février, on y retrouve, du rock, du rockabilly, du punk, de la soul, du reggae, de l’électro, de l’expérimental, de la musique en mode house orientale. Songazine vous livre un secret, dans le CD, il y a un morceau caché qui apparaît dans le film. A vous de le trouver.
Le duo ont eux même créé quatorze groupes fictifs, avec de vrais musiciens apparaissant dans le film. Certains ont d’ailleurs un rôle plus important que d’autres. C’est le cas de The Shitz, groupe de rock, mené par un jeune pseudo Jim Morrison, Davy Coppens (Boris Van Severen). Personnage secondaire, mais qui participe à la montée du Belgica. Une scène au début, Frank (Tom Vermeir) l’un des héros, l’invite et le présente à Jo (Stef Aerts) son frère, gérant du fameux bar. Davy a pour mission de mettre l’ambiance. Il prend ses vinyles et nous cale un majestueux Patrick Coutin, J’aime Regarder les Filles. Par ailleurs, c’est une des seules chansons qui n’est pas des frères Soulwax. Autre anecdote, le groupe fictif Kursat 9000 et son morceau Çölde Kutup Ayisi. Quand on le traduit, cela devient La Merditude des choses. Ce nom est un hommage au premier film de Felix Van Groeningen*.
Au niveau de l’intrigue, la musique tient une part importante. C’est elle qui indique l’atmosphère à tel moment du long-métrage. Elle évolue avec l’histoire des deux frères. Elle commence avec des mélodies rock’n’roll, instaurant une ambiance festive, bonne enfant. Puis, elle évolue, pour devenir plus électronique, plus froide, sombre, mélancolique, mettant en scène la descente en enfer des deux personnages principaux.
Au final, Songazine aime ce bon film pour deux raisons : la musique est vraiment superbe. Elle rappelle celle de la BO de Good Morning England qui était elle aussi sublime. La deuxième, c’est son histoire rock’n’roll, mais aussi dramatique de ces deux frères opposés qui veulent que leur bar devienne « Le lieu favori de la perdition». Dernier détail, Belgica est inspiré d’une histoire vraie, celle du père du réalisateur, qui tenait un bar à Gand, Le Charlatan. Il l’a vendu à deux frangins. Ils l’ont transformé, ensuite, en un énorme rendez-vous de la musique et de la fête.
Thomas Monot
Bonus lien :
*Son premier film a été primé au Festival du cinéma grolandais de Quend en 2009.