Suite à ma chronique de la semaine dernière sur la ou les définitions du progressive rock, sur ses spécificités et ce qui le caractérise principalement selon moi, à savoir ses expérimentations et ses influences musicales, sa richesse et sa complexité mais avant tout la technicité et la créativité, tant au niveau de la musique que des paroles, de ses musiciens, voici donc un top 10 très personnel de mes groupes de prog’ rock préférés, avec un choix éminemment sélectif de quelques uns de leurs meilleurs disques.
- Gentle Giant
Groupe assez confidentiel et probablement difficile d’accès pour les non-initiés et pourtant unique dans son style, et la structure même de leurs morceaux, mais parfois trop complexes et expérimentaux dans leur structure, mais incontournables au sein du monde prog rock.
Si on veut tenter l’expérience, écoutez « In a glass house, » « Octopus », ou « Acquiring the taste ».
- Emerson Lake & Palmer (ELP)
Un très grand claviériste Keith Emerson, un trio très complémentaire, des envolées symphoniques accompagnés de chansons plus mélodiques, `
ELP fait partie, indéniablement, des précurseurs de ce genre musical, avec des albums comme « Brain salad surgery », « Trilogy » ou « Tarkus ».
- Camel
Typique du style British et du mouvement mythique du rock progressif des années 70’s, avec les albums indispensables que sont « Mirage » , « Snow goose » et « Moonmadness »
- Jethro Tull
Considérés comme des acteurs majeurs du prog rock, Jethro Tull navigue sur des styles très divers, avec des mix musicaux notamment folk, blues, parfois métal, qui peuvent déstabiliser et nous perdre parfois mais des disques comme ‘A passion play » « Aqualung » et surtout « Thick as a brick » qui restent totalement incontournables dans toute bonne bibliothèque musicale prog rock.
- Supertramp
Probablement davantage considéré comme un simple groupe pop/rock mais leur période la plus prolifique et le début de leur reconnaissance datent des albums conceptuels et très élaborés dans un style prog rock épuré comme leur chef d’œuvre « Crime of the century » ou « Crisis, what crisis, » et « Even in the quietest moments… »
- Van der Graaf Generator
Moins connu et plus confidentiel et pourtant unique en son genre avec son leader charismatique Peter Hammill, au timbre de voix unique, et une ligne mélodique allant d’une simplicité à une complexité extrême pouvant parfois déstabiliser mais le voyage en vaut vraiment le coup à travers des albums comme « Still life » et « Godbluff » ainsi que « Pawn Hearts ».
- King Crimson
Immense groupe du prog rock, mais aussi du rock tout court, avec un disque fondateur « In the court of King Crimson », assez peu équilibré mais véritable révolution musicale à l’époque et laissant entrevoir les prémices du prog rock et de ses infinités possibilités. On constate leur incroyable créativité au fil des changements successifs de musiciens autour de Robert Fripp, notamment avec leurs albums « Red » certes assez sombre, mais si maitrisé et beaucoup plus abordable que « Larks’tongues in Aspic » très cérébral avec des sonorités et des transitions très sophistiquées.
- Pink Floyd
Psychédélique, expérimental, énigmatique, atypique, mais toujours innovant, tel sont les marques de fabrique d’un des plus grands groupes tous styles pop/rock confondus mais ils ont une place à part dans le genre prog rock, et s’il est difficile de faire un choix, et dans des styles et périodes différentes mais représentatif de leur incroyable créativité et particularité, des albums comme « A saucerful of secrets », « Ummagumma », « The dark side of the moon », « Wish you were here », « Animals »… » sont totalement incontournables.
- Yes
Nous arrivons dans le haut du panier, et ce qui se fait de mieux en matière de prog rock, à mon avis, de part l’originalité, la créativité, la complexité, sans que cela soit apparent, la virtuosité, la complémentarité et la personnalité des musiciens.
Steve Howe à la guitare, Chris Squire à la basse, Rick Wakeman au clavier et la voix inimitable du chanteur Jon Anderson sans parler des différents batteurs du groupe dont Bill Bruford et Alan White, font de Yes le groupe phare sur plusieurs décades avec des albums mythiques comme « « The Yes album » entrée fracassante dans la légende du prog rock, puis « Fragile » et ses accents classiques, et le fabuleux « Close to the edge » immense album, plus complexe, mais représentant la quintessence du prog rock, et tant d’autres albums et sans oublier le moins connu « Going for the one » qui comporte quelques morceaux d’anthologie selon moi, comme l’incroyable « Awaken »
- Genesis
Soyons franc, j’avoue un amour immodéré pour ce groupe qui m’a procuré le plus de sensations au fil de ces années, que ce soit à travers leur musique et leurs concerts et ce groupe reste le must en ce qui me concerne en matière de prog rock pour toutes les raisons déjà évoquées.
Le prog rock c’est cette incroyable alchimie, qui provoque des émotions incomparables, et vous fait voyager dans des contrées lointaines et nouvelles, de nouveaux mondes, ouverts et libres et sans contraintes, et pourtant empreint d’une humilité à la hauteur du talent de ces musiciens. Genesis en est l’illustration parfaite et il demeure le groupe le plus représentatif de ce qui fait la valeur et la grandeur du prog rock.
Un leader charismatique, Peter Gabriel, qui a continué une carrière solo remarquable et ouvert d’innombrables voies musicales, un batteur, Phil Collins, non moins charismatique et qui a su parfaitement prendre le relais lors du départ de Peter Gabriel, un guitariste hors pair, Steve Hackett, qui continue à partager la musique de Genesis période prog rock à travers ses tournées mondiales à succès, et un bassiste et un organiste virtuoses, Mike Rutherford et Tony Banks, font de Genesis un groupe phare, parfois imité jamais égalé.
De « Trespass » en 1970, à The lamb lies down on Broadway en 1974 en passant dans l’intervalle à « Nursery crime », « Foxtrot » « Selling England by the pound » période Peter Gabriel, puis « A trick of the trail « ou « Wind & Wuthering » période Phil Collins, autant de « masterpieces » que l’on peut écouter à l’infini, sans se lasser en découvrant ou redécouvrant à chaque fois ces morceaux, avec le même infini bonheur.
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En conclusion, quelques autres groupes qui méritent naturellement d’être cités ici, tout particulièrement Rush, Dream Theater, Focus, Marillion, Renaissance, U.K, Asia, I.Q, Caravan ou Spock’s Beard, et dans les plus récents Porcupine Tree et le travail incroyable de Steve Wilson tant en solo que sur ses remix d’albums prog rock, pour que ce genre majeur de ces 50 dernières années, puisse continuer sa route, aujourd’hui, demain et au-delà… et pour notre plus grand plaisir!
Thierry B.