Steven Wilson

Après 4 albums solo, dont le dernier en date Hand. Cannot. Erase. a été chroniqué sur Songazine (avec une jolie interview, si si, rappelez-vous) nous voici non pas au 5ème mais au 4 1/2 de Steven Wilson, qui sortira le 22 janvier prochain, toujours chez Kscope.

Steven Wilson 4 1/2

Nouveau concept mis en place par le maître incontesté du rock progressif des années 2000 : l’EP pour combler le vide entre deux albums. Concept auquel on adhère bien volontiers tant que l’EP est bon. Et sans surprise, puisque ça concerne Steven Wilson : il l’est. Le problème, c’est qu’il va devoir généraliser le procédé, car les fans ne pourront plus décemment se passer de la technique de « l’album et demi ».

L’EP de 37 minutes comprend 6 compos dont 4 enregistrées en même temps que Hand. Cannot. Erase. On y retrouve donc une tendance lumineuse, aérienne et atmosphérique, avec des passages puissants, notamment dans l’ouverture « My Books of Regrets ».

La structure de 4 1/2 semble avoir été particulièrement soignée. Elle me fait penser à la structure d’un poème aux rimes embrassées et croisées (ABCBCA pour ceux qui ont oublié leur cours de français). Une structure en miroir qui s’interroge et se répond.

Deux grosses pièces de plus de 8 minutes font pendant, à l’ouverture et à la fermeture l’EP.

Deux instrumentales se croisent. Ombre et lumière. Il y a de la noirceur dans « Sunday Rain Sets In », profonde, sombre, étrange qui rappelle l’ambiance de Grace for Drownig. Noirceur qui répond au lumineux, aérien, simple « Year of the Plague ».

Je dois avouer un petit frisson de plaisir au moment d’entendre le morceau instrumental « Vermillioncore » qui lui provient des séances d’enregistrement de The Raven, l’album précédent. Profondément ancré dans univers prog « classique », c’est le digne descendant de Yes et autres King Crimson, avec la patte résolument moderne de Steven Wilson et la basse reconnaissable de Nick Beggs.

Chanson aux accents pops ou compos résolument prog : « Hapiness III » et « Vermillioncore » se répondent donc pour former la large trame de l’univers musical de Steven Wilson.

Plaisir encore, à l’écoute de la dernière piste, avec le retour de la chanteuse de Hand. Cannot. Erase. Ninet Tayeb qui reprend avec Wilson un morceau de Porcupine Tree enregistré en 98 : « Don’t Hate Me ».

Dans son intégralité, l’EP offre un moment surprenant. A la fois planant et varié, il donne la part belle aux compos instrumentales et à la guitare. Et il prouve une fois de plus la grande maîtrise de Steven Wilson.

On le reconnaît, on est en terrain familier, et pourtant, encore une fois, on le découvre.

Hédia

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