Edward Barrow dévoile « Manzatore », un EP entre intimité et envolées lyriques
Le musicien Edward Barrow revient sur le devant de la scène avec « Manzatore », presque dix ans après « The Black Tree »
« Manzatore » un EP de cinq titres fraîchement glissé dans la nouvelle année 2025, et c’est bienvenu.
Après un détour par la langue anglaise avec l’album « The Black Tree », l’artiste confirme son ancrage dans la francophonie, initié en 2014 avec « Une Vie entière » et vous savez quoi ? C’est tant mieux ! L’anglais c’est top mais là en français c’est juste beau, cet ep de janvier fait un bien fou au corps et à l’âme.
« Manzatore » nous annonce dès la première chanson éponyme, que c’est une île qui « brûle comme l’amour peut brûler ! » C’est donc aux accents d’une île italienne fictive, avec cette dolce Vita sonore qu « il signore » Barrow nous invite, avec une pop légère, dans un univers où l’amour se consume avec la même intensité qu’un brasier, oula la ! Garçon ! Remettez moi un Spritz bien tassé, sans glaçons!
Une musique parfaite pour introduire un film comme la « Dolce Vita » les images défilent comme un Vespa sillonnant une certaine éloge de la douceur, mais ne vous fiez pas à cette voix, douce et sensible, la mélancolie est là en embuscade pour vous rappeler que cet EP est un court métrage sur le souvenir, la carte postale n’est pas si belle, il faut la retourner et lire le texte.
Ce nouvel opus révèle une esthétique sonore à la Nick Cave particulièrement saisissante, mélangé par une approche très Daho ou Alain Chamfort pour le chant, nuance tout de même dans la hauteur, comparé à Nick Cave ou Etienne Daho, ça chante plus aigüe.
Edward Barrow a notamment collaboré avec la chanteuse et réalisatrice Katel, qui a apporté sa sensibilité vocale au projet, on sent ce caractère léché à la virgule près, chirurgie de l’intime, une voix précieuse, invitant la douceur comme les Demoiselles à Rochefort, véritable comédie musicale, oui, du cinéma musical c’est certain
Une pop rétro moderne, un appel du pied vers cette pop française mêlant quelques faveur électro piano synthé dans « Je ne pleurerai pas » osant un solo percutant les meilleures années de la French Touch, ça chatouille Air ou le son des Daft Punk, toujours au service de la voix, on est pas là pour danser non plus.
L’EP a bénéficié de l’expertise de Jérémie Laperruque et Mathieu Geghre, offrant une ampleur orchestrale aux compositions de Barrow. La réalisation est vraiment aux petits oignons
« Manzatore » est un lieu imaginaire, soit disant, on sait tous que ce lieu c’est l’intérieur, oscillant entre Eden et Enfer, maniant les contraires subtilement dans « Un monstre parfois » Barrow décoche la flèche de l’amour qui fait mal, le texte fait mouche au cœur et au corps.
Au fil des cinq titres, une cristallisation s’opère autour des êtres aimés, des idées teintées de deuil, de douleur, d’absence et de tentatives de réparation.
Le court-métrage est musical, et 5 titres mazette, c’est court
Il achève avec sensibilité, encore, « La pluie » dans un élan orchestrée mêlant les cordes classiques et le synthé Moog tourné vers l’horizon, finir avec de la pluie, c’est triste mais nom d’une pipe en bois, que c’est beau
Mélancolie lumineuse diront les uns, c’est juste un super ep, avec ce goût de trop peu, on espère qu’un album va continuer de faire rayonner le talent d’Edward Barrow, un travelling avant sur le présent qui met à nu le passé.
Edward Barrow chante de la meilleure des façons ce qu’on pourrait appeler les remords, ou bien des regrets?
Alors c’était mieux avant ? Pas vraiment mais ça fait un très bel EP aujourd’hui!
@pyofficiel
Edward Barrow – Manzatore (EP) – Sortie le 17 janvier 2025 (Life is Beautiful/Inouïe)