
PART 3 : Et Binic fut aussi très eclectic
Impressionnés par le niveau la qualité et la diversité de cette programmation, on a passé notre temps à courir d’une scène à l’autre en essayant de ne rien rater : on s’est littéralement régalés au pré glam et ses riffs taillés pour les stades de Acid Tongue (USA) et à la soul punk des DesDemonas (USA) dont le formidable chanteur d’origine kenyane, impassible et passablement inquiet devant l’agitation de la fosse nous enjoint de « take care of yourselves ». Chez Civic (AUS), on n’a eu d’yeux que pour le grand chanteur charismatique toisant la foule, en sueur dans son grand manteau d’hiver qu’il n’aura pas retiré de tout son set punk pop habité.
J’avoue être un peu fatigué par tous les groupes « post punk » du moment, mais j’ai quand même été frappé par la puissance de Warm Exit (BEL), de Zombeaches (AUS – le look dingue du bassiste !). Quant à Party Dozen (AUS), ils cassent le truc maintenant très banal du duo Batterie + guitare ou + basse ou + machines, en laissant une saxophoniste (!) répondre aux frappes martiales du batteur : une reprise inattendue de Suicide nous clouera au sol ! Les Spoon Bender (USA) ont fini d’achever les survivants en toute fin de festival avec un set que n’auraient pas renié tous les bûcherons psyché des 70’s. Bad Bangs (AUS), HooverIII (USA) et Program (AUS) n’ont pas démérité non plus mais furent vite oubliés dans cette effervescence.
Enfin, il faut rendre justice à Public House (AUS), l’autre groupe de Wolfgang Buckley chanteur de Stiff Richards : leur punk/noise dantesque a tout arraché sur ses multiples passages pendant le weekend (dans la foule dès le 3ème morceau le vendredi soir), dans les afters à l’Estran (le bassiste, le même que pour Zombeaches finissant par jouer à poil sur scène) ou au camping où l’on a frôlé le chaos.
Car Binic c’est aussi des concerts avec les Australiens la veille, des concerts en ville dans l’après midi, puis en after, puis au camping, puis les jours suivants aux environs ! Le must fut d’ailleurs Cash Savage (AUS) en solo mardi à St Quay à 5 km de Binic : une heure de pure grâce, d’autant qu’elle n’avait pas joué dans le in.
J’allais oublier le très classe Michael Beach (AUS), producteur fort respecté là-bas dont le set entre Neil Young et Nick Cave a apporté un peu de pop dans la furie rock n’roll : son long poème au piano, avec improvisations quasi jazz (fallait oser !) a laissé le public stupéfait !
Ce report est certes un peu long et pourtant il en manque, soit pas vus, désolé, ou pas complètement convaincu. Il nous faut maintenant tenir une année avant le retour du meilleur festival rock de Bretagne au monde ! Il paraît que la programmation est déjà quasi bouclée : continuez comme ça : Australie + diversité + inattendu + énergie non feinte + rock n roll : la recette approche de la perfection !
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