PART 2 : A Binic tout est Politic

« Des noms ! Des noms ! » réclame le lecteur avide de pouvoir aller découvrir ou vérifier sur sa plateforme préférée, puisque le Binic 2025 ne proposait aucune « tête d’affiche ». Dès la soirée de présentation en avril où face à l’annulation de dernière minute (les affiches étaient déjà imprimées) de Shannon & The Clams -tant pis pour eux- le programmateur en colère, réaffirmant sa volonté d’indépendance assurait qu’on ne l’y reprendrait plus à pactiser avec les grands groupes (AEG, en l’occurrence). Il avait bien raison, vu l’affluence obtenue malgré cela.

A vrai dire, on a été marqués par la dimension « politique » qui a traversé le Festival. Dans ce créneau, les artistes restent généralement peu explicites, leur existence même étant déjà en soi un manifeste.

Le très actif collectif Palestine de Saint Brieuc avait invité les artistes à ne pas oublier Gaza, transmis par plusieurs groupes, le drapeau palestinien remplaçant l’habituel symbole breton dans le public, avec un pic pendant le concert phénoménal des très post punk Dr Sure’s Unusual Practice (AUS) où en guise de demande de rappel le public chauffé à blanc clamait « Siamo Tutti Antifacsisti ». La chanteuse des merveilleuses Darts nous a confié (en français s’il vous plait !) entre deux galipettes sur son orgue farfisa combien il était difficile d’être américaines aujourd’hui avant de nous faire gueuler « Lies/liars ! » en hommage aux dirigeants de la plus grande « démocratie » du monde.

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On a aussi pris une grosse claque avec les diatribes du slammeur Our Carlson (AUS – avec Cash Savage aux…platines ! « Fuck Capitalism, Fuck Patriarcat », scandait-il en arpentant la scène comme un possédé dans son drôle d’accoutrement. Le système de santé australien aurait agi sur lui comme un révélateur de la faillite du système. « Bullshit ! ». Marco « chanteur » des Hot Tub Time Machine (AUS) le disait autrement en blaguant autour de ses dépressions d’adolescent et de ses obsessions pour la (mal ?)bouffe. Ces deux ovnis nous ont cloués sur place comme, dans un tout autre style le chanteur de St Morris Sinners (AUS) déclamant ses poèmes existentiels et eux aussi très « politiques » sur des rifs incandescents (cliché, mais c’est exactement ça…) avant de se ruer dans un public en transe (très tendance cette année la descente de l’artiste dans la fosse, tout en continuant à jouer ou chanter…). Autre incongruité du festival, Gailu (Euzkadi) dont les textes en basque sont trop hermétiques pour nous (déjà que l’anglais…) mais la présence de l’ancien batteur de Negu Gorriak suffit à nous convaincre de la portée politique de leur slam/électro punk désarçonnant.

France « Breizh » Rock

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