Le propre des groupes talentueux est de composer des chansons nouvelles qui sont immédiatement des classiques, qui vous rentrent dans l’oreille et le cœur sans coup férir. Tout comme ces quelques rares personnes que l’on rencontrera dans une vie, celles dont il semble que nos destins ont été communs depuis toujours.
Voilà exactement la sensation éprouvée à l’écoute de l’album Lost Property, du groupe britannique Turin Brakes.
Amateurs de douceur et de grands sentiments, venez ici, nous avons ce qu’il faut. Ce duo de compositeurs forge des perles pop-folk depuis une quinzaine d’années, avec talent et grâce. L’auteur de cette chronique s’est documenté, a fouillé, comme à chaque fois avant d’écrire un papier… et n’a trouvé que vibrations positives et impressions plaisantes dans l’écho laissé par Turin Brakes : à croire qu’ils sont déjà canonisés ! Notez bien que pour les décrire, mes honorables confères utilisent souvent l’adjectif « limpide », et je vous la joue japonais sur ce coup- là en recopiant, approuvant et m’inclinant avec déférence. Voix d’enchanteurs, souvent en chœur, Olly et Gale déroulent dans cet album 11 titres dans le registre pacifique et aérien. Ici, du beau, du clair et pas de tension. Les guitares sèches se fondent dans des nappes humides de violons subtils : on est au coin du feu avec le duo, le repas est terminé, l’heure est aux confidences, voire aux déclarations.
Je n’ai pas enregistré/traduit toutes les paroles, mais j’ai déjà capté des regrets, de l’espoir, des désastres non évités, des routes que l’on prend, des alcools bus et des cœurs qui me semblent brisés. En cours d’anglais, voilà des textes qu’il serait chouette de faire étudier aux élèves, jeunes et moins jeunes, et cela risque de leur parler. L’album sort le 29 janvier 2016, l’année commence donc très bien, Songazine vous prescrit cette musique pour vous faire du bien, vous apaiser et vous donner le sourire. Le premier single extrait de l’album est « Keep Me Around » et on vous donne même le lien au clip abstrait, coloré et bizarre qui l’accompagne.
Jérôme « en mode calme » V.
PS : Juste un truc qui me fait sourire au sujet de leur nom : « les freins de Turin » ; mais en Italie… les freins ça ne sert à rien sur les voitures, tout comme les clignotants, non ? Cliquez ici pour connaître l’origine de ce nom baroque.