Sarah Walk est américaine. Il y a pourtant dans son premier album Little Black Book, sorti le 16 février, quelque chose d’indéniablement british. La jeune compositrice-interprète a soigné avec une attention maniaque les ambiances de ses douze titres. La voix toujours au centre du morceau, on évolue entre arrangements léchés et pureté des mélodies. Le timbre légèrement voilé est parfaitement maîtrisé, mis en valeur par le piano avant que les autres instruments n’accompagnent la montée en puissance. Pas d’effets à la mode, l’album résolument classique devrait affronter avec panache l’usure du temps. Tout est doux, mélancolique, parfait. Un peu trop sans doute et la musique policée comme l’aisance technique évidente de Sarah Walk peuvent intimider l’auditeur qui cherchera en vain la faille. Vous ne trouverez ni défaut ni ébréchure à cette tasse en porcelaine qu’est l’album de Sarah Walk, classique et impeccable comme un tea time victorien.
Henriette de Saint-Fiel