Joie d’avoir la chance d’interviewer une véritable légende de la musique africaine… C’est dans le joli bar du 2ème étage de la Maison de la Radio que je rencontre Salif Keita, toujours très élégant et prêt pour discuter avec gentillesse et le sourire.
Son dernier album « Un Autre Blanc » est sorti en ce début 2019 et il est, comme toujours, excellent. Sa voix est douce et nous enchante encore ; Musique empreinte de tradition et de modernité, parfums d’Afrique éternelle, guitares électriques, ballades ou morceaux rythmés, 50 ans de carrière, une vingtaine d’albums, des myriades de collaborations. Et sur cet album, justement, on note les participations de 2 de ses grands amis, Angélique Kidjo et Alpha Blondy (qu’il a connu lors de ses séjours en Côte Ivoire dans les 80’s).
Mais c’est bien… le dernier, l’ultime me précise-t-il, à bientôt 70 ans il jette le gant pour ce type de productions, mais n’exclut pas des featurings ou des morceaux « seuls ». Idem pour les concerts, il va lever le pied et s’occuper de lui, profiter de la vie. Son pays, le Mali, lui fait peine et reste déchiré par la guerre, cette question lui est douloureuse, alors nous évoquons un sujet qui lui rend le sourire : l’accueil qu’il a reçu sans discontinuer dans la « maison ronde », où sa musique est diffusée et appréciée (France Inter, FIP, …) d’ailleurs ce soir-là il sera l’invité de Charline Vanhoenacker et Alex Vizorek sur les ondes d’Inter.
Sa vision de la musique africaine d’aujourd’hui est optimiste avec les griots modernes du rap, mais aussi les musiciens qui sont « écoutés du peuple et négligés de pouvoir » et qui portent les messages de la démocratie (tout comme lui, dont l’engagement ne s’est jamais démenti).
Je lui demande ce que l’on peut lui souhaiter et il me répond : la santé, la longévité et la paix partout autour de lui. Nous nous rappelons ensemble la citation de Félix Houphouët Boigny : « la paix n’est pas un mot, c’est un comportement ».
Cet homme est un sage et je me retire tout doucement, le laissant se concentrer pour l’émission qui arrive.
Oui, journaliste musical, même bénévole, est un job qui apporte de belles récompenses, comme cette rencontre avec un grand monsieur.
Jérôme «un petit blanc, mais marrant » V.
PS : merci Sophie Louvet 🙂