Il y a quelques jours, j’ai poussé la porte de Dirty Hotel, premier EP grinçant, énergique et un brin provoc’ de Room Me. En l’espace de quelques secondes me voilà plongée dans univers rock à la fois pur jus et old school. Comme je l’aime en somme. J’entre donc volontiers.
A la réception un immense portrait de PJ Harvey donne le ton. Shivaree, Patty Smith et Janis sont là aussi, et si on regarde vraiment bien on trouve, nonchalamment posée dans un coin, une photo de Jefferson Airplane. Car du groupe de San Francisco, Room Me a le mordant et la maîtrise. La voix d’Anne-Sophie Rémy (AnSo), envoûtante et affirmée me prend par l’oreille pour me faire visiter les moindres recoins de ce Dirty Hotel.
Cinq chambres, cinq compos, cinq espaces différents et complémentaires dans lesquels le chant féminin est accompagné ou percuté par des accords puissants et efficaces. Dualité exploitée tout au long de l’EP et qui façonne son univers à la fois brutal et sensuel.
Première chambre : « The Hole ». Véritable diamant brut, troublante et mystérieuse. Elle commence comme une chanson des Doors et se termine dans une énergie immédiatement communicative. Je suis conquise, je continue la visite.
Me voilà dans l’espace « Long Kiss Goodnight » composé dans la plus pure tradition rock : rugueux, révolté. « I Can’t Breathe » est lascive et grinçante, « Sometimes » est terriblement provocante.
Ma visite se termine par « Love Parade », bouquet final de l’EP. Témoin de la fougue du groupe et cinquième pépite, elle nous invite à replonger sans tarder dans ce Dirty Hotel.
Room Me maîtrise son répertoire : un univers rock pur souche que le groupe revisite au gré de ses humeurs. Parfois sombre et amer, toujours vigoureux et ravageur. Composé avec soin, parfaitement arrangé, ce premier EP laisse présager du très bon pour la suite. Affaire à suivre donc.
Hédia
(Clip The Hole : à regarder !)