Ce monsieur qu’on appelle Rodolphe Burger est un ami.
Depuis Kat Onoma que l’on avait immédiatement adoré, c’est un artiste suivi avec passion et fidélité dont j’ai plaisir à vous parler ici.
La chanson The Animals demeure à mes yeux un vrai chef d’œuvre, parmi d’autres réussites de son premier groupe.
Haut par la taille et le talent, il nous honore de sa production lancinante et poétique, nous fait décoller avec ses riffs de guitare planants et élégants. C’est un grand guitariste, précis et racé. Avec Rodolphe Burger, vous entrez dans une dimension autre, un imaginaire puissant, une grammaire musicale faite de nuages élevés, de ciels infinis et de déserts brûlants. Voix grave et douce, surfant entre l’anglais et le français, voire l’allemand, qui entre dans l’oreille et attaque le cœur sans coup férir. Un ami véritable, on vous le dit.
Cet homme multiplie les collaborations et les incursions dans des territoires culturels exigeants et continuer de tracer son chemin dans son rock classieux très personnel, spécifique et amical comme nul autre.
Prenez le temps de regarder le site de son label : là !
Son dernier album ? Il s’appelle Good, et c’est un adjectif minorant vs. le niveau de satisfaction qu’il procure.
Je l’ai vu jouer au 104 Paris récemment, en une soirée aller simple vers le Colorado, la lune et un pays de héros pacifiques…et il m’a fallu l’acheter sans tarder. En live c’était grandiose, je vous confirme que le CD est un bijou.
12 morceaux 100% dans son style, ornés de ces textes évocateurs et mystérieux, brodés de ces arpèges et accords électriques espacés et puissants, dans une durée longue, étirée, majestueuse. Paradoxe : même en 4 minutes, il nous emmène très loin, avec nonchalance et virtuosité.
Il n’oublie pas ses valeurs : répétant « tu ne tueras pas » à l’envi dans Rien Ni Personne, et en live il avait décliné (c’était avant les élections de mai dernier) une supplique forte et les pieds sur terre envers un président imaginaire…
Mr Burger n’est pas hors du monde, bien au contraire ! Souvenez-vous d’un pamphlet lancé en pleine vitrine avec Docteur L. en 1997 (Egal Zéro).
Rock critic pas du tout objectif, je persiste et je signe pour acclamer Rodolphe Burger, qui se situe en haut, tout en haut dans son art et ce qu’il nous donne à entendre.
Que l’on soit finalement relativement peu nombreux à le savoir fait de nous une bande d’amis proches liés à un (grand) monsieur. La dernière bande ?
Je l’ai souvent écrit en guise de conclusion, mais je n’hésite pas à le reproduire ici : Merci, Rodolphe Burger.
Jérôme «Eisbär » V.
PS : Billy the Kid, I love you.