• « Tu vas voir Rodolphe Burger? Non ! Alors, je viens avec toi ! Je veux le rencontrer. »…

C’est Madame V. qui parle et nous voilà avec cet artiste que nous aimons beaucoup dans un joli café parisien, non loin de la Place de la République, à Paris, partageant un café et parlant de musique. De sa musique. Car on l’aime fort, et ce depuis l’inoubliable Kat Onoma.

Groupe marquant, original, puissant, dans lequel son ami Guy « Bix » Bicquel tenait une trompette acide et forte, inspirée aussi bien par Chet Baker que The Clash. Homme clef de la fondation et du son du groupe (disparu en 2014). Un ami proche dont Rodolphe Burger nous parle avec émotion et sensibilité.

D’ailleurs cet homme, très grand, dégage une impression de douceur et d’intelligence : il parle clairement, fait des pauses, cite des références fines, il est direct et sa parole est précise. Nous évoquons Serge Teyssot-Gay, ami aussi de longue date frère de musique et de projets multicolores. Tout comme Bashung -qui nous manque si fort à tous- et qu’il avait appris à bien connaître à Londres en peaufinant Fantaisie Militaire. L’amitié et la fidélité ne sont pas de vains mots pour cet alsacien polyglotte et buriné.

Vous le savez, Rodolphe Burger multiplie les idées, les collaborations, les mélanges entre les arts et c’est tant mieux, car tout ce qu’il touche se transforme en or musical.

Ainsi toutes les reprises qu’il affectionne de ciseler, dans une démarche d’évocation comme de décalage, à chaque fois réussie. Kraftwerk, Michael Jackson, Eddy Cochran, Stephan Eicher ressortent transformés, magnifiés par sa guitare magique, aérienne et subtile. Il évoque même un « effet cubiste » et c’est une juste expression.

Cet homme se rit des « cocktails de flatterie au venin » (cf sa chanson Happy Hour) et des mondanités, il possède une vraie conscience, un engagement réel ; rappelez-vous des paroles du tract-single Egal Zéro fait en une nuit sur un coup de feu en 1997 avec Doctor L. Il s’agissait de s’insurger alors que le score du F-Haine était à (NB : ne pleurez pas en lisant cela) … 10%.

Son instrument fétiche ? Une Gibson acoustique née la même année que lui 1957.

Et son dernier album ( voir ici), le bien nommé Good, il va le défendre en une grande tournée. Un opus grand cru dont il nous dit qu’il fut conçu en un temps de studio limité mais en revanche une longue et grande exigence dans le travail de finition, de finesse, et on le croit ! Depuis Kat Onoma, cet artiste produit des choses en quantité limité, mais en qualité sans plafond. Dans une époque où tout est dématérialisé, volatil, nous précise-t-il, il convient de prendre son temps et produire des choses qui restent.

Madame V. et moi sommes sous le charme, nous partons le cœur léger et heureux d’avoir rencontré un artiste dense.

Jérôme « the Animals » et Madame V.

PS : Allez le voir en concert, sans réserve, vous passerez un moment hors sol.

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