
Le live report enthousiaste d’un ami, grand connaisseur des musiques amplifiées, habitant dans le Sud et qui nous livre son expérience sans détour !
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Concert de l’année !!! Incroyable, inégalable, inoubliable ! Classic instantané !
Que c’était bon ce soir au Molotov de Marseille !
Il fallait y être pour voir un groupe allemand que je ne connaissais même pas avant: Pink Turns Blue.
Décrit comme groupe post punk allemand culte.
Pour moi c’était une découverte et qu’elle découverte ! J’ai reçu une claque monumentale !
Un trio emmené par un chanteur d’une classe et élégance absolue et avec une voix de baryton qui rappelait Stuart Staples ou Matt Berninger. Ou directement Ian Curtis.
Début du show 22h10 ! Kreuzberger Nächte sind lang et les nuits à Marseille aussi apparemment.
J’étais là tôt, trop tôt et j’avais du temps à tuer avant le début du concert. Je me suis assit dans le bar on face, décoré par des autocollants comme: « Blagues sexistes, si vous riez, vous êtes complices » ou « la drague sans consentement c’est du harcèlement ».
Je me suis dit qu’il valait mieux d’éviter le moindre contact avec une femme ou même le moindre regard, parce que probablement même les regards étaient interdits et passible d’une sanction.
J’ai discuté donc sur mon portable avec et contre les fans de Djokovic sur un site de tennis. C’est toujours ludique, parce que j’ai un don de les énerver et eux n’ont aucune chance de me vexer.
Vers 20h45 je me suis mis dans la queue devant le Molotov et le public a été accueilli par des pitbulls puissants qui traînaient sans laisse devant un kebab. C’était presque trop cliché et caricatural pour être vrai.
Un public majoritairement vieux et moche, dont pas mal d’allemands qui me paraissent 20 ans plus vieux que moi, mais qui avaient probablement mon âge.
Mais il y avait aussi des jeunes filles complètement gothique/punk avec des innombrables piercings, une maquillage comme les anciennes fans de The Cure et des bottes hautes qui pesaient des tonnes.
Le club même minuscule, même nettement moins grand que le Point Éphémère, mais ultra cool et underground.
Capacité peut-être 150 personnes max. Des autocollants partout comme dans la Maroquinerie.
Il faisait une chaleur à mourir, déjà avant le concert. Mais j’étais content d’être là, enfin de retour dans une petite salle de concert indé. Ça m’avait beaucoup manqué, même si je me suis parfois dit ce soir que j’étais trop vieux pour tout ça. Mon dos me faisait mal et mon nerf sciatique ne me laissait pas tranquille
Désormais il était déjà 21h10 et j’étais persuadé que le concert allait commencer sans première partie.
Mais j’avais tort, parce qu’un groupe français emmené par une chanteuse fortement tatouée montait sur scène. Ça rappelait un peu Amy and the Sniffers si on voulait citer un groupe actuel. C’était sincère et correct, même si les poils sous le bras de la chanteuse était ce qui m’avait le plus plu finalement.
Il fallait attendre 22h10 pour enfin voir Pink Turns Blue, mais l’attente valait la peine, parce que le concert a été phénoménal de À à Z.
Un style assez brut et minimaliste, mais tellement classe et jamais grandiloquent. Je connaissais aucun morceau, mais j’ai aimé chaque morceau.
J’avais l’impression que les allemands avaient mis les titres plus calmes au début et les chansons plus punks et abrasifs à la fin. En tout cas j’ai commencé à dansé à partir du milieu du set. D’abord encore un peu rouillé, mais avec chaque morceau avec plus d’énergie et de folie. À la fin j’ai dansé comme un obsédé avec mon vieux corps arthritique, mais j’étais tellement speed et enthousiaste à cause des morceaux qu’un jeune homme derrière moi m’a tapé sur l’épaule en me disant: « j’adore votre énergie, vous êtes incroyable! »
Lui et son pote, également jeune et impressionné par mes pas de danses, ne cessaient pas de me faire des compliments après. « Quoi, vous avez 54 ans?! Vous paraissez plus jeune que tout le monde ici, c’est hallucinant! »
Je crois c’était des jeunes de l’Europe de l’Est, l’accent me disait ça et entre eux ils parlaient une langue slave.
Leurs compliments me flattaient bien sûr, même s’ils changent en rien la réalité : je suis un homme âgé et dépassé tout comme pas mal d’autres dans la salle ce soir.
Mais c’était cool une soirée nostalgie comme ça avec le son de notre jeunesse, biberonné par The Cure, The Ramones et Joy Division/New Order et des morceau de ces groupes ont été joué pendant les pauses et après le concert.
Petit bémol : j’ai raté mon bus de retour pour Aix, là où j’avais laissé ma voiture. Je préfère de ne pas vous raconter le prix du taxi…
Oliver P.
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