Night Beats

« Le rock est mort » s’exclamait Arno en interview. En tout cas, pas en ce vendredi 29 janvier 2016. Songazine a déniché un groupe de rock psychédélique, venu de Seattle, les Night Beats. Ils arrivent avec leur troisième album Who Sold My Generation et leur son vintage des sixties-seventies.

Night Beats coverDanny Lee Blackwell (guitare/vocals), Jakob Bowden (basse), James Traeger (batterie) forment ce trio plein d’énergie rock, de fougue électrique et de pur psychédélisme. Ils dégagent de cet album un son lourd, rugissant et planant. Pour parler de genres musicaux, on décortique du blues-garage-psychédélique avec une pointe de Stoner. En effet, leur musique vous tient en haleine pendant de longues minutes, par une constance à la batterie, de petites pointes solo à la guitare fuzz et par une basse grave.  Parfois, à l’écoute de leurs longues parties instrumentales, on plonge dans l’envoûtant Magic Carpet Ride de Steppenwolf avec sa longue phase transcendante. L’album s’ouvre par Celebration#1, une introduction radiophonique qui laisse place à leur son lourd et psychédélique. La voix de Danny, tel un prophète, célèbre le nouveau venu du rock qui vient s’abattre sur vos tympans. CAN es-tu là ? Sunday Mourning est une envolée trippante dans un monde où les « pearly gates are waiting for you soul ». Shangri-La commence par une cavalcade de rock épique au rythme de la batterie fougueuse et aux riffs brusques du guitariste. L’impression de courir après ce monde imaginaire utopiste crée par James Hilton dans Les Horizons Perdus (1933). Bad Love avec ses saxophones vrombissants est un titre où on danse au son de leur boogie R&B (Rythm & Blues), à la manière The Animals. Egypt Berry aux connotations orientales se déchaine. On sent qu’elle est la dernière des douze chansons, car ils puisent dans leur trip, un son rock’n’roll, trituré, mordant. A trois minutes quarante-six, nos oreilles pensent que c’est fini. Non, le rythme repart crescendo et le trio use ses dernières cartouches rock pour finir en beauté. Songazine termine par sa favorite, Right/Wrong. Elle commence par une descente de notes à la guitare puis Danny lance un soudain « Sometimes I forget ». La mélodie enjouée teintée de sixties dans le genre The Troggs s’élance et régale notre cœur de rocker.

Ces Texans d’origine nous servent un excellent successeur dans la même fournée que Sonic Bloom (2013). Dans notre bibliothèque musicale, on le rangerait aux côtés des Black Angels, Thee Oh Sees, The Brian Jonestow Massacre et des Black Rebel Motorcyrcle Cub. On vous laisse avec un clip d’un showcase, où ils interprètent Sunday Mourning sur fond de couleurs acides en dignes héritiers des 13th Floor Elevators.

Thomas Monot

Bonus lien :

Sunday Mourning

 

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