Magoyond : l’interview sans fard ni couronnes

Mago : Alice Cooper pour les thématiques emblématiques des chansons et l’ambiance des lives (magie, costumes, maquillages… ça nous parle pas mal !), même si Kiss est une énorme claque scénique. Tolkien pour la magnificence de l’univers qu’il a créé, bien que les histoires de King soient incroyables et horrifiques. Elfes, parce qu’on se respecte un minimum. Les trolls c’est sympa pour taper dessus.

 

Mago : Depuis qu’on a commencé, on ne cesse de nous le dire et on l’a fortement ressenti. C’est assez invraisemblable de se dire qu’il faut de « l’ouverture d’esprit » pour entendre du metal dans sa propre langue. Aucun autre style musical n’est autant boudé en France… On s’est donc accroché et ça n’a pas été simple, tant à écrire pour que ça sonne bien (même pour nous), qu’à faire passer auprès du public. Ce qui nous intéresse, c’est de raconter des histoires. On a une langue incroyable pour le faire car il y a une vraie richesse et des nuances très intéressantes. Le plus gros compliment qu’un pur metalleux français puisse nous faire ? «Normalement j’aime pas le metal en français, mais là j’aime bien ». Si les gens arrivent à passer au delà de la voix, c’est gagné.

Mago : Oui, MAIS ! On est presque un studio de création au sein du groupe : Nobru et moi sommes directeurs artistiques / graphistes (Vito est chef opérateur et Aspic ingé son/musicien). Donc ça nous coute du travail personnel et du temps mais ça nous permet de contrôler toute notre image et de tout faire en interne, sauf les illustrations pures, qui sont réalisées par des illustrateurs de talent : Arsenic et Boule de Gomme. Ils ont tout de suite saisi le ton de nos albums. Et comme on est dans le milieu, on collabore mais on paye les gens à leur juste valeur… donc oui, c’est pas donné, mais ça vaut le coup. 

Mago : C’est fait maison par votre serviteur, donc virtuellement ça ne me coute rien que du temps. On est presque des artisans chez MAGOYOND : tout le monde fait tout de la manière la plus pro possible, et on a su s’entourer pour gagner en productivité. Par contre en règle générale, dès qu’on fait appel à un autre pro du métier, on le paye à sa juste valeur. On a une bonne connaissance des milieux créatifs, et on veut être le plus réglo possible.

Mago : Carpenter. Son répertoire est énorme. Mais Oldfield, Zimmer, Williams, Morricone, Rob Zombie ou Elfman savent aussi nous mettre dans des ambiances de dingue. Mais en vrai ça va dépendre de l’histoire… La musique de films, horrifique ou pas, c’est hyper important pour nous car ça pose les bases des stéréotypes de genre qu’on va utiliser dans nos chansons. Ça permet d’immédiatement plonger l’auditeur dans un souvenir/sentiment : il entend la musique, il a des images qui lui viennent. On puise donc l’essence de certaines BO pour les ambiances de nos chansons.

Mago : Ça serait fou ! Croisons les doigts, pour que NECROPOLIS arrive aux oreilles de l’équipe, mais ils sont très difficile à contacter. Après, il n’y a pas que le Hellfest à viser : il y a des tas de festivals en francophonie dans lesquels on aimerait jouer. Mais les places sont chères et la demande est folle. Mais oui, Necropolis au Hellfest serait une consécration pour ce projet de titan.

Mago : Pour moi, Le Trianon (Paris) en 2017 avec nos potes du Naheulband, 3 étages de gens qui hurlent nos paroles, un wall of death entre zombies et survivants… et à cette époque nos deux albums Kryptshow (2019) et Necropolis (2022) n’étaient pas sortis. Qu’est ce que ça serait maintenant qu’on a encore plus de public…

Mago : Dernièrement, il n’y en a pas trop eu. Souvent c’est à cause de problèmes techniques mais j’ai tendance à oublier ce genre de choses. La palme revient probablement à un showcase à Paris au Klub en 2014 où j’étais malade comme un zombie à cause d’une bactérie, mais the show must go on. Je pouvais à peine marcher et j’étais en PLS… mais quand je regarde les photos, avec le maquillage de revenant on a l’impression que tout va bien !

Mago : À la base, MAGOYOND c’est une histoire de potes. J’ai un grand respect pour toutes les personnes qui sont passées par le groupe depuis sa création en 2007 car elles ont contribué à sa construction, à son évolution, etc. Même si des gens ont pris d’autres chemins aujourd’hui, ou si nos chemins ont dû se séparer pour X raisons, les personnages incarnés sur scène ont existé et les gens les ont apprécié. C’est un minimum de ne pas les enterrer (en même temps un zombie enterré, on sait comment ça se passe…)

 

Mago : Difficile, mais on va essayer ?

1) Il a fallu le concours de plus de 180 personnes pour que cet album voie le jour, dont un orchestre symphonique d’une centaine de musiciens, un choeur d’une quarantaine de chanteurs, un brass band, un quintette à cordes…