Johnny Mafia : interview au tac au tac

La première rencontre avec les Johnny Mafia était un soir de juin au Point Éphémère. Ils venaient de clôturer la soirée anniversaire de Freaky Loud Things. Ils avaient assuré un énorme show rock dont le public était en délire total.

Cette fois-ci, on les recroise au Petit Bain, juste avant leur concert. Théo, Nico et William ont répondu avec rires et second degré à nos questions.

Demain sort, une nouvelle édition de leur album Michel-Michel-Michel, en mode numérique. « Exactement, on est devenu high-tech, c’est du digital. Ça sort dans tout ce qui est Deezer et compagnie. On avait juste sorti notre album en vinyle et en CD en février dernier. En fait, on a trouvé un accord avec notre éditeur Alter K pour le ressortir dans ce format. » D’ailleurs, ne vous attendez pas à des nouveautés. « C’est les huit mêmes morceaux, toujours aussi beaux, toujours aussi vite et fort. Après c’est à toi de gérer le volume de ta sono. » 

Voici, l’anecdote à propos du titre de l’album : « C’est une référence à François Damiens. A Dijon, deux gamins qui taguent des bagnoles à un moment les proprios arrivent et demandent au père (François Damiens) leurs noms pour la police. Et François leurs dit : ‘Michel-Michel Michel.’ On aimerait trop faire un clip avec lui. »

Toute cette clique de garage rock vient de Sens qui est pour eux, « la capitale du monde, le nouveau Seattle, le nouveau Liverpool. » Développez, s’il vous plaît : « Bah ouais, Sens c’est la puissance. Il y a plein de groupes géniaux, une superbe salle de répet’, une superbe radio. On organise un putain de festival qui s’appelle d’ailleurs, ‘Sens capitale du monde’. » Sens serait-elle une rivale de Paris :  » Les Parisiens ? Ils essayent, laborieusement de rivaliser avec Sens. C’est minable Rock en Seine, alors que nous, on a la MJC de Sens, » plaisantent-ils.

Par contre Nevers est potentiellement la rivale, pour Johnny Mafia : « Elle le peut car ils ont une superbe salle de concert avec que des gens biens qu’on embrasse. L’ingé son de ce lieu est un peu notre roadie. D’ailleurs c’est là que nous avons enregistré notre album, au Café Charbon. » Ils avouent que Rennes est aussi une concurrente musicale.

Parlons bien, parlons musique ! Leurs influences se rapprochent de toute cette scène garage-punk-rock américaine, Ramones, Pixies, Wavves. « C’est ça, c’est nos trois groupes référents qui viennent tous les trois d’une décennie différente. Ils représentent bien notre rock. Après, il y en a d’autres, comme Jay Reatard, Nirvana. »

Spontanéité, de la grosse fuzz en veux-tu en voilà, de l’énergie rock à balancer sur scène, c’est l’ADN du Johnny Mafia, ils commentent : « Juste, on joue. » Comment ils bossent nos gaillards entre eux : « En gros, c’est souvent Théo qui se ramène avec un riff, puis on travaille autour. On brode. »

Johnny Mafia, un nom que les Sénonais ont trouvé à la va vite et qu’ils voudraient bien changer. « On l’a trouvé en vitesse. Johnny on adore. Mais ‘Mafia’ ça fait genre ‘groupe de dub à la con’. ‘Ragga Mafia’ sait pas quoi ! Voilà, on n’aime plus le nom Mafia. Johnny ça fait classe. Après, si on s’appelle que Johnny ça peut prêter confusion. » Explosion de rires. Nous lançons une séance de brainstorming : « Hum… Johnny Fuzz. Fuzzy Mafia ou alors Johnny Vox. Comme on joue avec des Fender, Johnny Fender. On fait de la pub en même temps. » 

Pour autant que ça vous étonne, cela fait six ans que Johnny Mafia existe. « Eh ouais, un groupe de lycée. Au début, c’est vrai, on visait rien, on jouait. A l’époque, on faisait tous les rades de merde. Des concerts pas payés où parfois c’était toi qui payait pour faire le show dans le bar. Ça nous a appris à jouer pour jouer. Petit à petit, ce projet a grandi et est devenu plus important. Après, aujourd’hui, si on aime faire de la musique pour le plaisir, on a envie aussi d’en vivre. C’est un rêve qui se réalise tout doucement, par étape. »

Vu que Songazine a été gentil avec eux, ils  partagent un scoop : « On va bientôt sortir un nouveau clip. Ça sera Sleeping. » Autre info utile, ils sont nommés dans les lauréats du Fair 2017. Ils joueront aussi aux Bars en Trans à Rennes. Le dernier mot de la part des Johnny Mafia : « On est des gentils, oui Jean-Pierre ! »

Thomas Monot

Bonus lien :

Smell

Say Yeah