A la demande de H. Z., chroniqueuse littéraire de renom, et de quelques autres, il me semble aujourd’hui nécessaire de vous donner quelques explications sur une série télévisuelle récurrente et inachevée, The Walking Dead, venant des Amériques, avec comme consigne de surtout ne pas vous en dévoiler la fin. Cette œuvre aborde un problème clairement : les morts même morts, hé bien, ils peuvent continuer à nous emmerder et ce, très longtemps. Allégorie que chacun comprend bien, tout en mettant en marche son lecteur vidéo pour suivre un épisode nouveau et farci de morts pas bien morts et de vivants pas bons vivants. Un jour vivant, un jour mort : notre destinée est bien cruelle.
Explication :
Imaginez un futur où les morts, pas tout à fait morts pour des raisons techniques, sont méchants et il y a plein de gens encore à peu près en forme qui meurent à leur tour, mordus par les morts, de fait ils sont quasi-morts mais pas encore trop, alors ils marchent un max car le RER A est encore en panne à Los Angeles (bon, ça n’est pas nouveau) et en anglais on dit qu’ils sont walking dead, mais soyez vigilants et notez qu’ils ne sont pas vraiment morts, sinon ils ne marcheraient pas. Sans compter que dans le futur que l’on nous dépeint, il y aura des bandes de gens pas cool qui se promèneront avec des flingues et des munitions dans les USA (bon ça aussi, ce n’est pas nouveau m’écrit un lecteur du Nebraska). Un mauvais esprit noterait que les munitions sont fournies à volonté, disponibles 24/24 et partout, malgré le chaos apocalyptique qui est supposé régner sur Terre. Cette dystopie sanglante nous conduit avec entrain dans un avenir rempli de bandes de gens façon KKK, de micro-partis politiques, de gens aux opinions et parfois aux têtes tranchées, de cannibales et de sectes. Vous soupirez et me rétorquez que c’est ce que l’on trouve partout en 2016.
Et à la fin on ne vous révèlera rien, mais certains personnages… meurent (enfin, pas complètement, si vous avez suivi, et on peut raisonnablement penser que le contrat liant l’acteur au personnage défunt mort et Walking Dead Inc. serait résilié). Le dilemme qui se pose est : quand tous les personnages seront morts et walking, quand ils auront fait le tour du pâté de maison deux ou trois fois (cela prend du temps, car ils sont généralement affectés d’une légère claudication), ils vont finir par s’ennuyer ferme. Plus personne à mordre, pas de repos éternel en vue. Morts d’ennui, ils finiront et ça, ce n’est pas marrant.
Jérôme « zombie cuité » V.