Il m’arrive de jeter un œil sur l’émission C à Vous sur France 5, à l’heure où l’on attend le dîner qui mijote doucement. En effet, mon épouse n’en rate aucune, l’équipe est sympathique, il n’y a pas de public bêlant et les invités ont le droit de s’y exprimer plus qu’ailleurs. Quatre raisons de ne pas zapper aussi vite que devant les lourds talk-shows péteux des chaînes commençant par C…
Votre chronique est par ailleurs un agréable moment, assez vif, ironique et moqueur, Patrick Cohen est votre victime consentante et vous traquez les erreurs, bévues comme les compromissions avec finesse.
Alors, à propos de compromission !! Ce jour, vous avez avec justesse pointé du doigt le « live » de la veille, à savoir le pathétique show d’Arielle Dombasle et de Nicolas Ker sur votre plateau. Ce n’est pas, hélas, la première fois que l’on aperçoit cette imitation ridicule d’un rock tiédasse et franchement risible. La dame blonde minaude en interview, minaude et re minaude puis on l’invite à chanter. Enfin chanter, le mot est inapproprié ; je regarde frénétiquement dans un dictionnaire de synonymes ce qui se rapporte à bêler, glousser, soupirer et s’écouter avec amour mais aucun verbe de notre langue -pourtant riche en ce domaine- ne peut exprimer l’accumulation de ces actions fusionnées en une seule. La dame auto satisfaite s’acharne à contrefaire des artistes sans doute aperçus sur un I-phone doré et semble se trémousser, soit tenter d’onduler comme Mata-Hari devant le peloton d’exécution voire Marilyn Monroe devant une paire de Kennedy en slip et chaussettes, cela…elle y arrive presque. Cependant on est saisi par une notion aigre, à mi-chemin entre l’effroi, la désolation et la crise de rire, ce qui fait trois points si vous comptez bien et donc au beau milieu d’un triangle des Bermudes de la stupeur avérée. Spectacle piteux. Son acolyte est aussi chauve que moi et aussi rock and roll qu’un préfet centriste à deux ans de la retraite, et deux pauvres musiciens gagnent leur vie en les accompagnant et espérant surtout qu’aucun de leurs proches ne regarde le poste à cet instant précis. Cher Matthieu Noel, vous avez été admirable de pointer du doigt ce mauvais choix (imposé ?) dans votre live qui pourtant invite souvent de vrais musiciens. Dites à Anne-Sophie Lapix qu’on l’aime toujours mais que ça, non ça, plus jamais ou on pourrait (presque) zapper sur une chaîne commençant par C.
Amitiés cathodiques et continuez à leur gratter les fesses !
Jérôme « intermittent, mais attentif » V.