Le visuel du premier album Bouillies (L’Autre.xyz., 2018) de L’Autre exalte le contraste mis à l’honneur par le clair-obscur parcourant ces 12 titres que je me suis fait un malin plaisir à approcher de l’oreille. Attirée par ce côté mystérieux, j’ai passé un plus qu’agréable moment à découvrir l’alliance alchimique entre artiste, inspiration, expression, poésie, rock et produit fini. Une plage abandonnée sur ce CD ou en attente de lumière, celle qui parvient au loin du titre introductif »Kepler 452-b », nom d’une exo-planète découverte en juillet 2015 à 1400 années-lumière de la Terre dans la constellation du cygne. En une sorte de déclaration guitare-voix dominante ou un dialogue adressé aux oreilles attentives, des sinusoïdes ondoyantes a vau-l’eau accompagnent une voix agile, ludique et attractive qui se fait tantôt douce, tantôt dure atteignant des hauteurs et des longueurs de notes hypnotisantes par moments. Enième preuve d’une poésie bien encrée, les mots de Léo Ferré en une reprise habitée d’émotions au plus juste dans « Le plus beau concerto » à la manière d’un chansonnier par YP (alias Yannick Platini).
La guitare au sens classique du terme se pare de riffs plus rock dévorant les amplis avec splendeur et soutenant la puissance vocale comme sur les morceaux »Gang rape », »Bouillie #1 » ou »Intro ». L’incursion découverte se poursuit, on apprécie le français dans des textes pas si intimes que cela paraît parfaitement ciselés de variations de tempo et mélodies. Les sons de percussions buccales et de fonds sonores d’un passé connu ou énigmatiques sont en osmose parfaite avec l’atmosphère claire-obscure dans laquelle nous projette l’artiste et sa poétique trouvant son apothéose dans le morceau »Bouillie #1 » que je recommande aux amateurs de sensations fortes sonores. Pour les mélomanes internationaux, un unique titre anglo-anglais »Let me down » est proposé ce qui preuve que le rock ne rentre pas forcément dans la suprématie de la langue anglaise. Des thématiques diverses, universelles et attrayantes sont identifiées comme l’amour, le temps qui passe, l’espace temps et bien sûr David Bowie dans le morceau éponyme »David Bowie » (qui portait lui aussi un culte à l’espace dans le temps 1969….1979….) etc.
Alors on se laisse aller à l’écoute de ces nouveaux sons que la musique ne cesse d’inventer, au gré des cinq lignes parallèles de haute portées authentiques, originales et prometteuses pour l’avenir. Et on se renseigne s’il n’y aurait pas une date de concert ou de scène au risque de passer à côté de ce que la création musicale et locale peut réserver de mieux.
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Vanua Mory-D
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