A l’occasion du Festival Rock In The Barn, nous avons rencontré une bande de musiciens nantais, Blondi’s Salvation. Une interview qui s’est vite transformée en débat à propos du rock psychédélique d’hier et d’aujourd’hui. En voici les grandes lignes.
Avant d’aller au cœur du sujet, nous nous arrêtons aux Etats-Unis, précisément à Austin où, chers lecteurs, le Festival Levitation a pris ses racines. Cette année, il y a eu des complications comme nous le raconte le groupe : « Il a été annulé à cause d’une tempête. Les organisateurs n’ont pas pris le risque d’avoir de gros problèmes. On était déjà sur place quand on l’a appris. Du coup, les groupes se sont réunis pour créer une « Rescue Party » pendant trois jours. » En tout cas, les Blondi’s Salvation en gardent un bon souvenir : « C’était très bénéfique pour nous. Nous avons joué dans différents endroits, un ranch, des bars. Puis, sans cette party, on n’aurait pas pu jouer en même temps avec les King Gizzard & The Lizard Wizard ! »
Entre temps, la bande était sur la route pendant un mois aux Etats-Unis. D’ailleurs, on peut retrouver une vidéo évoquant leurs souvenirs. « C’était dans le centre et l’ouest des USA. Le public américain était très ouvert accueillant et très content de voir autre chose que du rock américain. En plus, on jouait avec des groupes qui rassemblaient à d’autres, des pseudos Wall of Death, Strokes ou BRMC. C’était carrément des covers bands. Franchement, on ne s’attendait pas à des gens aussi ouverts, » content les Nantais.
« Tout à l’heure, on nous a dit que nous étions du Pink Floyd et du Tri Yann, » explique le groupe à propos de les définir. Songazine s’est risqué et nous parlons de Gong. Ils aiment mais ils ne veulent pas être identifiés à eux : « Ils sont figés dans un style. Et nous, on veut casser ces barrières entre les styles de musique. Nous avons tendance à réduire à mort les étiquettes, c’est ce qui fait notre identité. » Ils rajoutent : « On essaye quand même de rester dans le rock car c’est notre héritage culturel. On ne veut pas faire de la world music, non plus. Tous les jours, on s’auto-critique pour essayer de créer un équilibre entre ces deux mondes. »
En parlant de World Music, les Blondi’s Salvation ont pour habitude d’utiliser des instruments venus de « contrées lointaines. » Par exemple, au Rock In The Barn, Manuel, l’un des chanteurs-guitaristes en a utilisé un venu de Thaïlande : « Le Phin Thaï. Il vient du nord du pays. Je l’ai acquis il y a deux ans auprès d’un luthier par Facebook. Il y a un mois, je suis parti là-bas pour rencontrer ce fameux thaïlandais. Nous avons joué de la musique ensemble. Il y aura d’autres morceaux qui vont venir avec le Phin Thaï. »
Psychédélisme….
Revenons à leur musique. Songazine les qualifie de « ménestrels psychédéliques, » leur réponse : « Ménestrels : un peu… psychédéliques, moins… Il y a six-sept ans, on s’est inscrits dans l’univers psychédélique pour avoir un réseau et que le projet fonctionne. Mais, nous avons évolué ainsi que d’autres groupes comme nous. Le problème, aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas de sous-catégories qui ont été créées et la scène est devenue gigantesque ! »
A partir de là, les Blondi’s Salvation débattent à propos du psychédélisme d’hier et aujourd’hui. Songazine a trié et voici ce qu’ils en pensent : « Dans le psychédélisme d’avant ou originel, tu avais des revendications. C’était un mode de vie alternatif, une contre-culture. Elle a disparu. Maintenant, c’est devenu très connoté ‘drogue’. Tu joues, tu aimes le psychédélisme alors tu prends de la dope. Certes aussi avant, dans les sixties-seventies, on en prenait mais ce n’était pas vu que par ça. C’est devenu presque cliché. »
Ils continuent sur leur lancée : « Dans le rock psychédélique moderne. Il y a un gros délire où tout le monde utilise des effets à blinde. Au bout d’un moment, tu ne fais plus de distinction entre les instruments, tu n’entends plus rien. Après, nous avouons qu’au début, on le pratiquait mais aujourd’hui on essaye de moins en moins d’utiliser des effets. On veut une musique sans superflus. »
Pendant que le reste du groupe continuait à débattre. Morgane la batteuse du groupe nous parle de Tritha car nous avions parlé juste avant de groupes mongols comme Violons Barbares ou Transmongolia. Tritha est un groupe franco-indien : « Nous les avons rencontrés il y a trois ans. C’est une chanteuse indienne qui possède un background (orchestre) français. La musique est vraiment incroyable ; un mélange de musique traditionnelle indienne avec de la musique actuelle. On joue souvent ensemble ; il est notre groupe favori, puis, il appartient à notre histoire. »
Les Blondi’s Salvation seront en concert prochainement à Paris, le 5 novembre, à la Mécanique Ondulatoire. Nous terminons cette discussion passionnante par le mot de la fin : « J’espère que la musique ira mieux et que les frites-burgers seront moins chers à l’avenir… »
Thomas Monot
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