Alors que le rock critic un poil épuisé pense déjà à ses vacances, et avouons-le, ne regarde plus de très près son abondant courrier, ooooh une petite perle lui parvient. Allez, encore un effort camarade !
Il s’agit de l’album d’Art Feynman, aka Luke Temple, intitulé Blast Off Through the Wicker, et c’est extrêmement rafraîchissant !
(Sortie le 14 Juillet, Western Vinyl / Differ-Ant)
Musique réellement atypique et de facto intéressante, car fort mélodieuse et intrigante.
Les références qui me sautent par l’oreille sont multiples : un peu Massive Attack du début (Blue Lines), voix de tête « new wave », et du Talking Heads dans la démarche de récupérer des rythmiques africaines.
Le son est brut et sans fioriture (il aurait juste …4 pistes, ah bon ?), simple et direct, façon Young Marble Giants.
Sa singularité vient du fait d’une sorte d’étrangeté paresseuse qui suinte de chaque morceau, très difficile à définir mais bien palpable. J’ai aussi cru discerner le fantôme d’Alan Vega, qui est certainement passé furtivement au-dessus de l’épaule de l’artiste.
Cette collection de titres sonne comme un Exercice de Style façon Queneau, déclinant en dix manières déconstruites la phrase suivante : « un homme aimant les sons non ordinaires décide de créer des chansons, il a un peu de matériel, de l’imagination et il va enregistrer un album ex nihilo dans sa chambre ».
Pourquoi, qui plus est, est-ce attachant ? Mystère de la pop, énigme de l’humanité et puzzle des émotions subjectives, mais je peux dire qu’il se passe quelque chose de doux quand on se pose et que l’on écoute finement ce Blast Off Through the Wicker (« explose à travers l’osier » ?? WTF ? C’est une expression idiomatique ?).
Bref, il est temps de partir en vacances, et cette fois pour de bon !
Jérôme « I Zimbra » V.
Nouveau single & vidéo « Slow Down »
Extrait de l’album Blast Off Through the Wicker